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"Les jours précédents avaient été pénibles, très pénibles, il se le disait en se traînant vers la cuisine et en se faisant du café, il aurait aimé, il pensait, les effacer, les supprimer, ne plus du tout avoir à y penser. Eh bien n'y pensons plus, il se le dit avec une vigueur qui contrastait avec ses gestes lents et mous, eh bien n'y pensons plus. La radio lui indiquait qu'on était le 1er septembre, Tant mieux, dit Millefeuille à voix haute, tant mieux, à bas l'été, dit encore Millefeuille, vive l'automne, vive la rentrée, vive la reprise, vive les gens qui travaillent, à bas.
Il s'arrêta, chercha, et dit très fort, Tout le reste, à bas tout le reste. L'adversaire avec lequel il débattait n'était autre que lui-même, bien entendu, mais en un sens, il fallait s'en méfier d'autant plus".
Esprit à la dérive
Millefeuille est un professeur à la retraite ; d'une intelligence vive et menant une vie plutôt active, nous le voyons peu à peu prendre conscience du temps qui passe et de la mort qui se rapproche inexorablement. Et là son esprit se trouble, part un peu dans tous les sens ; Leslie Kaplan nous le montre par une écriture saccadée, les phrases passant du coq à l'âne parfois tellement rapidement que le lecteur se perd un peu. Mais c'est tout à fait ce qui se passe quand l'esprit se retrouve en roue libre, submergé par les angoisses et les contradictions.
Millefeuille adore être entouré de monde, Millefeuille déteste les autres.
Millefeuille aime sortir, Milleuille abhorre l'extérieur.
Millefeuille est sympathique, Millefeuille est exécrable.
Au final, un livre agréable mais parfois un peu confus, auquel il manque un petit quelque chose pour que le lecteur apprécie pleinement sa lecture.
Je reste sur ma faim après cette lecture ; j'avais parfois l'envie de poser le livre et pourtant je voulais savoir la suite. Ce soliloque manque parfois cruellement du regard du narrateur initial et finit par passablement ennuyer.