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Dans une forme de journal intime composé de séquences, de micro fictions comme on en tient sur un blog, Romain Monnery donne les instantanés de la vie d'un jeune homme d'aujourd'hui dont l'existence s'efface peu à peu dans l'inanité de son destin et de son époque. Mémoires d'un jeune homme superflu est le carnet de route drôle, détaché et mélancolique d'une disparition au monde, un monde où la profusion des objets et des signes souligne l'absence de rêves et de raisons d'être, le vide existentiel et la solitude des êtres.
A la fois réaliste et poétique, ironique et grave, profond et léger, Romain Monnery, cousin de Tao Lin et petit frère de DFW, confirme la place singulière qu'il occupe dans le roman français.
T'inquiètes pas Jack, tout ira bien, ne t'en fais pas Jack, tu iras loin...
Après "Libre et assoupi" et "Le saut du requin" Romain Monnery revient plus drôle et désenchanté que jamais.
A travers le regard désabusé du narrateur, il nous permet de comprendre cette génération de trentenaires rompus aux stages et aux CDD sous-payés. Il nous offre un critique acerbe mais drolatique du monde du travail, en particulier des journalistes qui tuent la réflexion et l'intelligence dans l'oeuf. Le reflet d'une génération avachie parce que le monde qu'on leur a laissé est éminemment anxiogène.
Un roman à fleur de peau d'un jeune homme très loin d'être superflu, d'une grande sensibilité et d'un réel talent pour la satyre.
J'avais envie de lui laisser ce refrain, un peu facile, mais qui fait du bien. (cf le titre).