Dans Mali Ô Mali, nous retrouvons Madame Marguerite Bâ, née Dyumasi, institutrice à la retraite qui était le personnage principal du roman éponyme avec lequel Eric Orsenna nous avait régalé il y a quelques années. Nous y avions laissé Madame Bâ sur le point de retourner en France afin de sauver son petit fils Michel, abandonné par le monde du football dans lequel il révait de faire carrière, et d'après sa grand mère sur le point de sombrer dans la délinquance. Le récit se déroule de nos jours : le Mali est coupé en deux : le Nord livré aux djihadistes qui ont instauré la
loi islamique et font régner la terreur, le Sud refuge des populations fuyant les horreurs pérpétrées au Nord. Cette fois-ci, Madame Bâ, âgée de soixante dix ans, est mandaté par plusieurs de ses compatriotes, comme elle exilées en France, pour retourner au pays, leur rendre compte de ce qui s'y passe vraiment et éventuellement sauver le Mali de tout ce qui le gangrène : le terrorisme, les djihadistes, le trafic de drogue, la surpopulation, la corruption...... Car Madame Bâ n'est pas une femme ordinaire : c'est une "Grande Royale", une sorte de réincarnation de Jeanne d'Arc qui comme elle, entend des voix -car elle a l'ouïe très fine, Madame Bâ. Elle emmène dans ce périple son petit fils Michel -rescapé du monde du football et de celui de la délinquance- rebaptisé pour l'occasion Ismaël, et qui lui servira de griot. Il sera chargé de tout noter des faits et gestes de sa grand mère et de les transmettre ensuite au monde entier. Le courage et la détermination de Madame Bâ valent bien cela. Nous les suivons donc dans leur voyage, d'abord dans le Sud, puis remontant le Niger, fleuve majestueux et intrépide auquel Madame Bâ s'identifie, afin de remettre les djihadistes dans le droit chemin, rouvrir les écoles et distribuer des patchs contraceptifs.
Dans Mali Ô Mali, Eric Orsenna, par les voix de Madame Bâ et de son griot, se fait conteur. Il y aborde un sujet très grave mais grâce à son humour, et à sa plume généreuse il nous permet d'apprendre avec plaisir beaucoup de choses sur ce pays qui en ce moment fait la une des journaux télévisés et autres. J'ai adoré retrouver ce personnage qui m'avait déjà tant plu dans le livre portant le même titre. Madame Bâ est une personnalité truculente, haute en couleur, mais derrière son apparence de Don Quichotte, douée d'une très grande sagesse et d'une générosité sans bornes. Son petit fils et griot Ismaël, malgré son jeune âge arrive à tempérer un peu les excès de sa grand mère, quitte à employer quelque fois la ruse mais on voit bien qu'il éprouve une grande tendresse et une grande admiration pour elle. Les descriptions de personnages, les dialogues sont très drôles, Madame Bâ et son griot ne pratiquant pas la langue de bois. Ce livre est un hymne à l'Afrique, ce continent qui a tant de facettes. Même si l'auteur a cherché ici à nous distraire, c'est un récit amer qui n'épargne personne mais où l'espoir est présent partout. Vous l'aurez compris cette lecture m'a enchantée.
MALI Ô MALI
Dans Mali Ô Mali, nous retrouvons Madame Marguerite Bâ, née Dyumasi, institutrice à la retraite qui était le personnage principal du roman éponyme avec lequel Eric Orsenna nous avait régalé il y a quelques années. Nous y avions laissé Madame Bâ sur le point de retourner en France afin de sauver son petit fils Michel, abandonné par le monde du football dans lequel il révait de faire carrière, et d'après sa grand mère sur le point de sombrer dans la délinquance. Le récit se déroule de nos jours : le Mali est coupé en deux : le Nord livré aux djihadistes qui ont instauré la loi islamique et font régner la terreur, le Sud refuge des populations fuyant les horreurs pérpétrées au Nord. Cette fois-ci, Madame Bâ, âgée de soixante dix ans, est mandaté par plusieurs de ses compatriotes, comme elle exilées en France, pour retourner au pays, leur rendre compte de ce qui s'y passe vraiment et éventuellement sauver le Mali de tout ce qui le gangrène : le terrorisme, les djihadistes, le trafic de drogue, la surpopulation, la corruption...... Car Madame Bâ n'est pas une femme ordinaire : c'est une "Grande Royale", une sorte de réincarnation de Jeanne d'Arc qui comme elle, entend des voix -car elle a l'ouïe très fine, Madame Bâ. Elle emmène dans ce périple son petit fils Michel -rescapé du monde du football et de celui de la délinquance- rebaptisé pour l'occasion Ismaël, et qui lui servira de griot. Il sera chargé de tout noter des faits et gestes de sa grand mère et de les transmettre ensuite au monde entier. Le courage et la détermination de Madame Bâ valent bien cela. Nous les suivons donc dans leur voyage, d'abord dans le Sud, puis remontant le Niger, fleuve majestueux et intrépide auquel Madame Bâ s'identifie, afin de remettre les djihadistes dans le droit chemin, rouvrir les écoles et distribuer des patchs contraceptifs.
Dans Mali Ô Mali, Eric Orsenna, par les voix de Madame Bâ et de son griot, se fait conteur. Il y aborde un sujet très grave mais grâce à son humour, et à sa plume généreuse il nous permet d'apprendre avec plaisir beaucoup de choses sur ce pays qui en ce moment fait la une des journaux télévisés et autres. J'ai adoré retrouver ce personnage qui m'avait déjà tant plu dans le livre portant le même titre. Madame Bâ est une personnalité truculente, haute en couleur, mais derrière son apparence de Don Quichotte, douée d'une très grande sagesse et d'une générosité sans bornes. Son petit fils et griot Ismaël, malgré son jeune âge arrive à tempérer un peu les excès de sa grand mère, quitte à employer quelque fois la ruse mais on voit bien qu'il éprouve une grande tendresse et une grande admiration pour elle. Les descriptions de personnages, les dialogues sont très drôles, Madame Bâ et son griot ne pratiquant pas la langue de bois. Ce livre est un hymne à l'Afrique, ce continent qui a tant de facettes. Même si l'auteur a cherché ici à nous distraire, c'est un récit amer qui n'épargne personne mais où l'espoir est présent partout. Vous l'aurez compris cette lecture m'a enchantée.