Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
Une " Habitation " au bord d'une rivière dans la Guyane dite française à la fin du XVIIIe siècle. Le charme mortel et les pièges de la forêt équatoriale,...
Lire la suite
Une " Habitation " au bord d'une rivière dans la Guyane dite française à la fin du XVIIIe siècle. Le charme mortel et les pièges de la forêt équatoriale, les Indiens et esclaves " marrons " échappés qui y errent. Les abattis ou défrichements, la canne à sucre, la girofle, le roucou, les grosses tapouilles ou pirogues pontées sur le fleuve, mais aussi l'esclavage, le mal de Siam qu'on n'appelle pas encore fièvre jaune, les drames, drôleries et injustices d'une colonie en train de se construire.
Le tout conté dans les Alénioires ingénues (et apocryphes) d'un jeune lieutenant où tour à tour paraissent une jeune fille d'une étonnante beauté héritière de la propriété, un abbé ambigu pur produit du " siècle des Lumières ", un gouverneur à la fois débonnaire et calculateur, un ancien soldat probablement assassin qui exploite un lot de colonisation, un " chasseur de nègres " professionnel et ses dogues. Un esclave métis s'est échappé dans les marais. Un amour impossible se développe entre la jeune fille et le " lieutenant des Isles " commis pour le poursuivre. La mort, la peur, le souvenir, le regret et en fin de tableau l'abandon provisoire de la colonie et la Révolution française. Construit autour d'une histoire vraie et d'une propriété ayant réellement existé et appartenu aux ancêtres de l'auteur (mais aujourd'hui entièrement reconquise par la forêt), ce récit se déroule dans ce qu'à l'époque, pour attirer les colons qui y manquaient cruellement, les brochures officielles décrivaient comme un paradis et appelaient la " France Equinoxiale ". Prix Renaudot 1989 pour Les Comptoirs du Sud, également publié aux Editions du Seuil, Philippe Doumenc aime les histoires étranges où se mêlent exotisme et incertitude des sentiments.