Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
Un homme et une femme d'une trentaine d'années, mais vieillis, sont face à face. L'homme est venu rencontrer la femme sur sa demande pressante, pour...
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Un homme et une femme d'une trentaine d'années, mais vieillis, sont face à face. L'homme est venu rencontrer la femme sur sa demande pressante, pour parler d'un passé d'adolescence. L'homme restera muet tout au long de la rencontre ; il se souvient vaguement : " C'était un soir de fête parmi tant d'autres. Que me veut-elle ? D'ailleurs, je ne me rappelle plus. Les filles. Je passais de l'une à l'autre. On le faisait tous. On allait dans les bois ou dans les champs. C'était toujours comme ça, l'été. Parfois on était plusieurs sur la même. On s'amusait. Je sens la transpiration. Sa lettre est signée Irène. Ce prénom ne me dit rien. J'ai beau chercher. Pourtant elle m'a connu. Ça devait être bien avant que je quitte la maison, que j'obtienne mon diplôme. Papa travaillait encore à l'usine. Il me disait de profiter de ma jeunesse. On buvait sans soif, ces soirs-là. Les filles ne portaient rien sous leur robe. Oui, bonnes que pour coucher. J'en ai bien profité, oui. Le 19 de la rue, c'est ici. Je me passerais volontiers du déodorant. " Tout au long du livre, seule la femme va parler. Parler d'elle, parler de l'homme et de leur rencontre brève, si lointaine. Elle lui parle d'un enfant décédé. Seize ans ont passé. Un trou de seize ans les sépare. La femme parle seule, monologue, une sorte de halètement. L'homme restera complètement dans son silence plombé.