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Le "rêve" de Madoff ou comment entrer dans la peau d’un personnage voué à la vindicte populaire. Voilà un "je" qui dérange. Issu d’une famille modeste, Madoff incarne l’American Dream. Fondateur de sa propre société d’investissements en 1960, il flirte volontiers avec l’illégalité pour exaucer son rêve : devenir riche et influent. Appâté par le gain facile, il multiplie les risques. Mais bientôt, la crise des subprimes survient.
Jugé coupable, Madoff écope de 150 années de prison. A la fois vainqueur et victime ? L’auteur montre que l’époque ne pouvait que favoriser ce type d’escroquerie. Sous la présidence de Reagan, le capitalisme financier triomphe. Reclus en prison, Madoff déroule sous forme de flash-back sa vie, qu’il aura voulu être celle d’un aventurier.
"Il trouvait les mots pour dire qui nous étions".
Madoff rêve encore et il a une bonne raison de le faire. Du jardin de sa prison où il purge une peine de 150 ans de prison, il rêve toujours et pour continuer à le faire, il a un exemple historique à l'esprit. L'Histoire à laquelle il appartient maintenant lui donnera sans doute raison de toute façon comme elle a su fermer les yeux sur les hommes de sa génération et leurs agissements, ceux qui ont réalisé le rêve de Reagan, ceux qui se sont arrangés de la réalité et de l'honnêteté, ceux qui ont construit le vrai capitalisme, pas celui des nantis et des possédants. Le récit de son rêve est celui de l'évolution de notre monde et un discours un jour éclaira leurs intention, leur goût pour la vie, pour la finance, le discours d'Ivan Boesky : "La voracité est une vertu. La voracité de vie, d'argent, d'amour, de connaissances est l'essence de l'esprit de l'évolution. C'est elle qui met le monde en mouvement. Elle est le moteur de la marche en avant de l'humanité. La voracité sauvera une entreprise qui fonctionne mal : les USA. Je pense que la voracité est saine. Vous avez le droit d'être voraces et de vous sentir bien dans votre peau." Pas besoin d'en rajouter, de tout façon, il ne fut sans doute que le fruit d'une génération, bouc émissaire d'une autre encore plus cynique et destructrice. Le rêve de Madoff, c'est l'art du récit au service dee notre Histoire, 47 petites pages qui en disent long sur l'origine de notre mal...