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Au début du récit, le narrateur organise une soirée d’adieu regroupant ses deux enfants, son frère et sa femme, ainsi que sa voisine, en vue de son départ pour Pondichéry ; mais une fois sur le territoire indien, rien ne va se passer comme prévu...
A première vue, le dernier livre de Nicolas Fargues possède toutes les caractéristiques du roman français contemporain tel qu’on peut le voir pulluler dans les étals de nos chères librairies et qui nous hérisse légèrement le poil : ultra court, vaguement introspectif, minimaliste dans le récit, avec une narration à la première
personne qui fonctionne comme un long soliloque...
Et pourtant, dès les premières pages, le charme opère. Cela tient sûrement à l’histoire : il n’est pas question ici de douleur intime qu’on expose à tout va, ni de morts agissant comme des fantômes qu’il faut combattre pour continuer à vivre malgré tout ; non, ici, on suit un écrivain sur le déclin qui a l’impression d’être en décalage par rapport aux autres personnes qu’il côtoie – famille et amis – mais qui s’efforce de s’adapter malgré tout en réglant ses comportements sur ceux d’autrui pour éviter les conflits et préserver sa vie en société. J’ai été particulièrement séduit par ce personnage solitaire, complètement désabusé par son entourage, lucide sur sa situation, cynique et pince-sans-rire, qui se retrouve dépassé par les événements mais qui met un point d’honneur à se montrer aimable et souriant en toutes circonstances, alors même qu’il bout intérieurement et peste contre l’attitude de ses semblables.
L’écriture de Nicolas Fargues est très agréable. L’auteur sait bien manier le sarcasme et l’ironie ; son propos impertinent (entre autres sur la famille ou le milieu littéraire) est souvent jubilatoire. Il s’attache à décrire avec une précision digne d’un entomologiste les faits et gestes du quotidien – il faut le voir par exemple détailler le fonctionnement de la machine à laver ! – privilégiant un vocabulaire quelque peu suranné et des emphases stylistiques un brin pompeuses, avec des termes délicieux comme "ordiphone" ou "baladeur vidéo-numériques". Par cet aspect, on pense souvent au style de Michel Houellebecq qui fonctionne un peu selon les mêmes principes.
Bref, il s’agit d’un bon roman, même s’il s’arrête trop abruptement à mon goût, me laissant sur ma faim, avec un goût d’inachevé dans la bouche : j’aurais préféré suivre pendant encore quelques temps les péripéties de ce narrateur clairvoyant et déboussolé.
La ligne de courtoisie de Nicolas Fargues
Au début du récit, le narrateur organise une soirée d’adieu regroupant ses deux enfants, son frère et sa femme, ainsi que sa voisine, en vue de son départ pour Pondichéry ; mais une fois sur le territoire indien, rien ne va se passer comme prévu...
A première vue, le dernier livre de Nicolas Fargues possède toutes les caractéristiques du roman français contemporain tel qu’on peut le voir pulluler dans les étals de nos chères librairies et qui nous hérisse légèrement le poil : ultra court, vaguement introspectif, minimaliste dans le récit, avec une narration à la première personne qui fonctionne comme un long soliloque...
Et pourtant, dès les premières pages, le charme opère. Cela tient sûrement à l’histoire : il n’est pas question ici de douleur intime qu’on expose à tout va, ni de morts agissant comme des fantômes qu’il faut combattre pour continuer à vivre malgré tout ; non, ici, on suit un écrivain sur le déclin qui a l’impression d’être en décalage par rapport aux autres personnes qu’il côtoie – famille et amis – mais qui s’efforce de s’adapter malgré tout en réglant ses comportements sur ceux d’autrui pour éviter les conflits et préserver sa vie en société. J’ai été particulièrement séduit par ce personnage solitaire, complètement désabusé par son entourage, lucide sur sa situation, cynique et pince-sans-rire, qui se retrouve dépassé par les événements mais qui met un point d’honneur à se montrer aimable et souriant en toutes circonstances, alors même qu’il bout intérieurement et peste contre l’attitude de ses semblables.
L’écriture de Nicolas Fargues est très agréable. L’auteur sait bien manier le sarcasme et l’ironie ; son propos impertinent (entre autres sur la famille ou le milieu littéraire) est souvent jubilatoire. Il s’attache à décrire avec une précision digne d’un entomologiste les faits et gestes du quotidien – il faut le voir par exemple détailler le fonctionnement de la machine à laver ! – privilégiant un vocabulaire quelque peu suranné et des emphases stylistiques un brin pompeuses, avec des termes délicieux comme "ordiphone" ou "baladeur vidéo-numériques". Par cet aspect, on pense souvent au style de Michel Houellebecq qui fonctionne un peu selon les mêmes principes.
Bref, il s’agit d’un bon roman, même s’il s’arrête trop abruptement à mon goût, me laissant sur ma faim, avec un goût d’inachevé dans la bouche : j’aurais préféré suivre pendant encore quelques temps les péripéties de ce narrateur clairvoyant et déboussolé.