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Solaro ne cherche pas à être heureux - les épreuves qu'il traverse rendent le bonheur inatteignable. Mais il est joyeux. Spontanément, il multiplie les moments de joie, cette capacité folle de se réjouir d'un instant de vie, ou simplement de ce qui est. Sa mêre est a` l'hôpital en train de mourir d'un cancer, sa petite entreprise au bord de la faillite, sa vie sentimentale chaotique, et un chef de gang croisé par hasard veut lui faire la peau.
Pourtant, chaque moment arraché à ces difficultés, il le vit pleinement, intensément, joyeusement. Un café parfaitement dosé, un trajet en voiture au son de l'un de ses morceaux préférés, une nuit avec sa maîtresse, une omelette aux cèpes ou un verre de sancerre rouge sont autant d'occasions de plaisirs intenses, de présence totale. Solaro n'attend rien, n'espère rien, il jouit du moment présent, se nourrit de l'adversité.
Mais d'ou` lui vient cette force ? Pourquoi la société finira-t-elle par lui faire payer ? Solaro n'est pas naïf : il sait que sa mère va mourir. Il n'est pas idiot : il sait que ces instants ne modifieront pas la réalité. Mais il vit d'instinct ce que certains philosophes enseignent : la joie est "folle" et elle peut jaillir en chacun de nous, à tout instant. Même quand tout va mal, la joie reste possible.
Comme ses illustres aînés (Diderot avec La religieuse, Sartre avec La nausée, Camus avec L'étranger), Charles Pépin fait le choix du romanesque pour rendre accessible un travail philosophique.
Y'a d'la joie...
Pendant quelques instants on pourrait se croire embarqué dans un nouveau titre de Laurent Gounelle, un mélange malin de développement personnel et de littérature.
Pourtant il n’en n’est rien, là où Laurent Gounelle semble parfois donner des leçons de vie, Charles Pépin nous convie en toute « liberté » à réfléchir sur cette thématique forte qu’est la joie.
Passée la dimension philosophique du livre, on y trouve aussi un roman joliment écrit autour d’une figure atypique qui souhaite goûter le moment présent.