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amitié
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mémoire
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le professeur
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mathématiques
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Root
dès les premières pages, l'écriture sensible, simple de Yoko Ogawa, transporte et l'on se laisse bercer par la poésie des mathématiques. Et oui, c'est moi qui le dit ! l'approche du professeur est , valorisante, expressive, consciencieuse.
Le ton est donné dès l'incipit avec le surnom donné par le professeur au fils de la narratrice, Root ( racine carrée) qui permet de comprendre comment fonctionne le vieil homme. Sa mémoire défaillante crée en lui une angoisse qu'il exprime par un comportement replié sur lui-même, une tentative rassurante de trouver ,en tout ce qui l'entoure,
des repères. Or ces repères sont liés aux chiffres. "Votre anniversaire c'est quel jour de quel mois ?", "Quelle est votre pointure ?", "Quel est l'âge de votre fils ? ", autant de questions qui constituent une entrée en matière dès que les protagonistes se retrouvent, un moyen de créer le contact , de créer du lien. Ici, ce qui apparait comme un topos de la littérature ( l'oubli, la défaillance) est amené de façon mélancolique sans que l'on prenne en pitié ce personnage pourtant émouvant. la rigueur qu'impose sa discipline transparait dans un comportement d'abord froid. cependant, à mesure que les mathématiques prennent une tournure plus poétique ( et oui je le maintiens !) l'homme se fait plus sociable, touchant de lucidité .
L'on ne peut qu'être ému par le dévouement de la narratrice pour ce vieil homme qui l'oubliera dans quelques minutes, persuadée qu'elle peut tout de même améliorer son quotidien et créer un lien durable, entre lui et son fils surtout. Car le vieil homme et Root semblent étrangement proches, se comprennent . Tous vont dépasser le problème de mémoire du professeur pour bâtir des repères, des ponts entre le passé et le présent, autour du baseball notamment pour lequel les références du professeur se sont est arrêtées en 1975, à l'apogée d'Enatsu, joueur depuis longtemps retraité. Avec une grande sensiblité et pas mal d'humour, mère et fils vont maintenir les souvenirs du professeur vivaces et les lier au présent. Tous deux vont introduire la vie dans la maison du vieil homme, tout simplement.
L'histoire est portée par des formules sur lesquelles le professeur travaillais à l'époque où survint son accident ou sur lesquelles il revient en participant à des concours organisés par une revue scientifique : la conjecture d'Artin, le théorème de Fermat et une mystérieuse petite formule, griffonnée sur un morceau de papier et que la narratrice gardera précieusement ... La magie des nombres entiers est alors révélée aux deux protagonistes qui n'ont de cesse de poursuivre , dans leur vie quotidienne, l'expérience révélée par le professeur
C'est ce que j'ai apprécié dans ce roman, l'idée que les mathématiques ne sont pas réservées à un cercle fermé de puristes mais que tout un chacun peut appréhender et faire sien ce domaine en le confrontant à sa vie quotidienne.
Passion des maths
Notre héroïne dont on ignore le nom, va se mettre à travailler pour un vieil homme, ancien mathématicien, insupportable avec ses précédentes aide-ménagères qui ont toutes abandonné. Cependant notre héroïne tient bon, se pliant aux exigences farfelues de son patron. Elle va se mettre à amener son fils chez le vieil homme qui va aider le garçon aux maths. Tous se heurtent à une difficulté, celle de la mémoire à très court terme du vieil homme, incapable de se souvenir d'évènements s'étant déroulés plus de 80 minutes auparavant. Un roman plutôt sympa