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Alors ces hommes de l'Empire, qui avaient tant couru et tant égorgé... se regardèrent dans les fontaines de leurs prairies natales, et ils s'y virent si vieux, si mutilés, qu'ils se souvinrent de leurs fils, afin qu'on leur fermât les yeux. Ils demandèrent où ils étaient ; les enfants sortirent des collèges, et ne voyant plus ni sabres, ni cuirasses, ni fantassins, ni cavaliers, ils demandèrent à leur tour où étaient leurs pères.
Mais on leur répondit que la guerre était finie, que César était mort, et que les portraits de Wellington et de Blücher étaient suspendus dans les antichambres des consulats et des ambassades, avec ces deux mots au bas : Salvatoribus mundi.
Alors s'assit sur un monde en ruines une jeunesse soucieuse.
" Un génie tout en âme, le plus puissamment humain et le plus puissamment moderne, le plus nous tous enfin, qui ait jamais existé " (Jules Barbey d'Aurevilly)
La confession d'un enfant du siècle
Un classique pour ainsi dire, du romantisme. Un roman que j'avais eu envie de découvrir après avoir vu le film "les enfants du siècle" avec Benoît Magimel et Juliette Binoche. Le style est assez complexe, un peu alambiqué même, mais non dénué de charme. Les sentiments toujours extrêmes du protagoniste, caractéristiques du romantique, sont parfois un peu perturbants. L'image de l'homme larmoyant tour à tour désespéré ou à la limite de la folie, m'était plutôt inhabituelle. Un roman psychologique, sans vraiment d'intrigue à proprement parler, comme une sorte de journal intime sur les états d'âmes d'un homme qui ne sait être modéré, dans quoi que ce soit. Un livre assez intéressant, à proscrire toutefois en cas de déprime...