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XXIe siècle
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France
Lorsqu'un auteur connait un soudain succès d'écriture, ce fut le cas pour Grégoire Delacourt avec La Liste de mes envies, vendu à plus de 500 000 exemplaires, (pour la petite histoire il fut le premier livre chroniqué sur Dandelion), une certaine critique, jusque-là souvent pleine de bienveillance, change diamétralement de ton et cherche suspicieusement quel filon il a bien pu utiliser.
Ce phénomène, qui touche particulièrement les auteurs dits "populaires", ceux qui parviennent à faire lire une catégorie de lecteurs non-assidus, qui ne lisent parfois qu'un seul livre par an ;
Grégoire Delacourt en fait l'objet, d'une force qui me laisse perplexe. Il me semble même être devenu, lui aussi, sur la blogosphère et les réseaux sociaux, comme le sont les Marc Levy, Guillaume Musso ou Catherine Pancol, un des symboles de cette littérature récréative conduite principalement, selon ses détracteurs, par le marketing scoré et non pas par une idée lumineuse et tellement grisante qu'elle ne peut décemment ne pas être couchée sur le papier ; allez voir ce que donne sur Twitter le #grégoiredelacourt si ne voyez absolument pas à quoi je fais allusion. Bien que j'ai peur de ne pas être tout à fait objectif le concernant ; celui-ci, ayant passé une partie de sa jeunesse, en pension, dans un collège de la ville, Amiens, m'ayant vu naître, est loin de mériter, à mon sens, cette réputation d'écrivain de vague ou de tendance.
Oui, Grégoire Delacourt situe ses trois trois romans (son troisième paru en 2013 est La Première chose qu'on regarde) dans la classe populaire et s'il la "drague" aussi bien n'est-il pas simplement qu'il en est le rejeton, gage indéniable de réalisme et de sincérité ? Stephen King en novembre dernier, lors de sa visite pour la promotion française de Docteur Sleep, s'adressant aux apprentis écrivains ne disait-il pas "Ecrivez sur ce que vous connaissez et vos manuscrits n'en seront que plus sincères" ?
C'est ce que fit Grégoire Delacourt dans son premier roman L'écrivain de la famille, livre hautement autobiographique qui reprend des pans entiers de sa vie et qui après l'avoir lu longtemps après les deux autres m'apparaît comme son meilleur. Tout à la fois concis (les romans fleuves américains occupent suffisamment de mon temps de lecture pour que j'en préfère des français moins prolixes), grave et souvent touchant (thème du handicap, de la déliquescence du couple, de la mort, de la construction de soi sur ce que l'on vous a prédestiné à devenir...) mais pas dénué de drôlerie, d'un style simple mais souvent poétique (« Quand on est très petit, la longueur des bras permet juste d'atteindre le cœur de ceux qui nous embrassent. Quand on est grand, de les maintenir à distance. ») et parsemé d'un name dropping judicieux, pain béni pour les développeurs de livres augmentés (voir l'animation sur son site www.gregoiredelacourt.com pour vous en donner une idée), L'écrivain de la famille est le livre d'un homme qui raconte comment, et ce malgré les aléas de la vie, l'envie d'écrire ne vous quitte jamais.
Si vous lisez ce billet pour finir de vous convaincre, n’hésitez plus. Pour les autres, avant de vous remettre à la vindicte lisez L'écrivain de la famille et s'il ne vous convainc toujours pas d'être l'oeuvre d'un vrai écrivain, populaire soit mais sincère et qui a le mérite de faire lire le métro, c'est alors vraisemblablement une histoire de gout. Et comme l'on dit: les histoires de gout, cela ne se discute pas.
http://blowawaydandelion.blogspot.fr/2014/03/lecrivain-de-la-famille-de-gregoire.html
AL
Tout est histoire de mot
Trois décennies, soixante dix, quatre vingt, quatre vingt dix, poursuivi par le rêve des autres qu’il faut bien nourrir de temps à autre. « Écrivain de la famille », voilà ce que sa famille rêve pour lui quand l’auteur a 7 ans et que des rimes-anniversaires lancent les choses. Mais avant de devenir écrivain il faut vivre, grandir, vivre son temps, comprendre les rôles et le pouvoir des mots, vivre et ressentir comme le disait cette chanson à cette époque là ou cette autre un peu plus tard. Écrire guérit et tue parfois. Toute est histoire de mots, ceux d’un père, d’une mère, d’une fratrie, d’une époque, d’une manière de gagner sa vie. Ils sont aussi ce qui relie l’enfance à la vie et dit quand elle meurt ou quand elle revit. Autobiographie en « écrivain préféré », en « écrivain de la famille », Grégoire Delacourt raconte son histoire et celle des siens, l’histoire d’une famille que le temps sépare et que les mots rassemblent.