L'Acenture Des Francais En Inde. Xviieme-Xxeme Siecles

Au XVIIIe siècle, l'Inde a failli être française... Si les ministres de Louis XV avaient soutenu Dupleix, si les gouvernements de la France, ne s'étaient pas montrés si timorés... Mais les Français, eux ne l'étaient pas. Car nos compatriotes ont toujours montré pour l'Inde un intérêt passionné. Et ils y ont mené une prodigieuse, variété d'aventures individuelles. Ce furent d'abord quelques soldats de fortune attirés par l'appât du gain ou la poursuite d'un rêve, quelques commerçants, puis ces deux savants voyageurs que furent Tavernier et Bernier, amis de nos hommes de lettres et particulièrement de La Fontaine, récompensés par le roi, et par lesquels furent révélées à la Cour de Versailles les merveilles de Delhi et d'Agra. Colbert qui les a connus, appréciés et soutenus, créa la Compagnie française des Indes orientales. Au "Songe d'un habitant du Mogol" répondent ceux de nos hommes d'Etat, de nos marins, de nos financiers et de nos administrateurs. C'est alors la montée de Pondichéry et l'apogée de la présence française en Inde. La France trouve un homme de génie, Dupleix dont la réussite lui aurait peut-être permis de faire avec l'Inde un bout de chemin. Les circonstances paraissaient favorables et dans cette période de dislocation progressive de l'Empire du mogol, il chercha à s'appuyer sur les soubabs et les nababs locaux pour faire reconnaître l'influence de la Compagnie sur de vastes territoires. Immense ambition qui doit être interprétée dans l'esprit de ce temps mais qui ne fut point comprise dans la métropole et que les Britanniques poursuivirent avec plus de ténacité et de moyens. Un tel projet était d'ailleurs réalisable par nous à long terme, et la Révolution ne l'aurait-elle pas, de toute façon, rendu caduc ? C'est une question que peuvent se poser les historiens... Mais désormais Pondichéry prenait place dans l'inconscient collectif du peuple français plus en fonction de la grandeur de nos rêves que de la réalité.