Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
Richard Marston, aristocrate désargenté qui a passé la quarantaine, règne sur le domaine des Hêtres Gris qu'il n'a plus guère les moyens d'entretenir,...
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Richard Marston, aristocrate désargenté qui a passé la quarantaine, règne sur le domaine des Hêtres Gris qu'il n'a plus guère les moyens d'entretenir, entre sa femme qu'il délaisse, sa fille encore dans l'enfance... et la gouvernante française, Mlle de Barras, invitée à tenir compagnie aux deux " dames " du lieu.
Mlle de Barras a des manières, déploie mille attentions à l'endroit de la maîtresse de maison dont elle devient vite la confidente, mais sa venue aux Hêtres Gris semble donner le signal de quelques bouleversements inquiétants (dont on laissera le lecteur découvrir les signes annonciateurs). Bientôt la vie monotone et apparemment austère du manoir est troublée par l'arrivée d'un nouvel invité : Sir Wynston Berkley, célibataire coureur de jupons qui fut jadis le rival de Marston à l'occasion d'une amourette de jeunesse. Avec lui, une porte semble s'ouvrir sur un passé que les habitants de la place feignaient d'avoir oublié. Un passé qui a la vie dure, et qui poussera bientôt l'un des protagonistes au crime de sang...
En dire plus serait un autre crime, que l'on ne commettra pas ici. Contentons-nous d'admirer, à partir de là, l'art terriblement retors de Le Fanu (1814-1873), qui invente en quelque sorte sous nos yeux le genre du roman policier - mais réduire son livre à cela serait une injustice, tant la terreur intime qu'il instille dans les veines de son lecteur déborde toute attente.
Impossible, quand on a aimé La Dame en blanc et les autres grands romans à suspense de Wilkie Collins, de ne pas être fasciné par cette Invitation au crime. Invitation, surtout, à ne pas fermer l'œil de la nuit.