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A travers les romans d'André et de Simone Schwarz-Bart, Filles de Solitude propose une exploration de l'identité antillaise, sujet complexe et évanescent dans la mesure où chacune de ses composantes s'entache du vieux rapport colonisateur/colonisé. Les protagonistes féminins qui peuplent ce corpus d'autant plus intéressant qu'il résulte partiellement d'une co-écriture, évoluent dans une société insulaire où le legs de l'esclavage, de la colonisation et de la départementalisation est patent.
Pour les Schwarz-Bart, une réelle décolonisation ne répond plus aux schémas de la négritude (selon Césaire) et de l'antillanité (selon Glissant) car le maître mot est d'assumer sa créolité. La protagoniste schwarz-bartienne "métisse" les nombreuses dichotomies qui sont autant de contraintes à la plénitude identitaire. Cet ouvrage veut aussi sortir la littérature guadeloupéenne de l'ornière francophone dans laquelle elle restait cloisonnée.
Par sa thématique, sa créolisation de la langue dominante et ses formes romanesques, l'écriture schwarz-bartienne sollicite des rapprochements avec d'autres auteurs de l'archipel caraïbe et de l'Amérique noire.