Benedetto MARCELLO (1686-1739), issu de la noblesse vénitienne, poursuivit deux carrières, celle de compositeur et celle de magistrat. Auteur d'un recueil de psaumes intitulé Estro poetico-armonico, de nombreuses œuvres vocales (cantates, oratorios) et instrumentales, le Principe della Musica (Prince de la Musique) y ajoute une production littéraire respectable qui comprend des tragédies, des poésies et le très fameux opuscule satirique Il teatro alla moda (Le Théâtre à la mode), imprimé à Venise vers 1720.
Francesco ALGAROTTI (1712-1764) reçut une solide éducation à Rome, Pise et Bologne. Apprécié par Voltaire, il fit partie de cercles éminents d'Europe et rejoignit un moment la cour de Frédéric II de Prusse, qui lui conféra le titre de comte. Après avoir parcouru le nord de l'Europe, il fut, en Allemagne, au service de plusieurs princes et à la tête de plusieurs théâtres dont il supervisa les productions. Rentré dans son pays natal en 1753, il y écrivit entre autres le Saggio sopra l'Opéra in musica (Essai sur l'Opéra), ouvrage qu'il ne cessa de remodeler et qui connut un grand succès. C'était la première étape dans la réforme que Gluck et Calzabigi allaient entreprendre, mais la mort enleva au philosophe italien le bonheur d'en voir l'accomplissement.
Issu du Conservatoire national supérieur de Paris, où il récolte une belle moisson de prix (analyse, histoire de la musique, harmonie, contrepoint, fugue, orchestration, direction d'orchestre), Jean Philippe NAVARRE mène une triple activité de chef d'orchestre, de pédagogue et de musicologue. Détenteur de deux certificats d'aptitude (directeur, professeur d'analyse et d'histoire de la musique), il est actuellement directeur adjoint du Conservatoire national de la région de Lille.