Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
" Imaginez un énorme cristal, haut de deux mètres, en forme de cône tronqué. Une gemme translucide, irisée, sur laquelle le rayon de notre torche...
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" Imaginez un énorme cristal, haut de deux mètres, en forme de cône tronqué. Une gemme translucide, irisée, sur laquelle le rayon de notre torche se réverbérait en mille couleurs - allant de la pourpre au saphir, du riche indigo à la vivace émeraude, en passant par toutes les iridescences de rose et d'azur, de mauve, de pers et de blanc laiteux. La lumière réfractée par cette surface lisse projeta sur les murs noirs de la cape d'étranges reflets qui allumaient les arabesques de moisissure, emperlaient les toiles d'araignée et faisaient scintiller les paillettes des cuves. Cela formait un décor inattendu de paysages mouvants - palmiers d'or et cascades multicolores - un amas de joyaux de corsaires ou de fabuleuses constellations. [...] Au cœur de la gemme se profilait une silhouette. Humaine. Oui, si fantastique que cela parût, elle était là, enclavée dans la matière translucide, comme le sont au creux de certaines résines pétrifiées des squelettes de plantes ou d'insectes du carbonifère... " Dans cet extrait de " L'Opale entydre ", l'une des cinq nouvelles des Ailes dans la nuit, Nathalie Henneberg (1910-1977) montre qu'elle fut l'une des voix les plus originales du fantastique français des années 190-1970. Un fantastique flamboyant qui fait la part belle à l'occulte et au folklore slave, avec pour toile de fond les " années furieuses ". celles des deux conflits du XXe siècle.