Vous vous souvenez de Pulp Fiction, le film de Quentin Tarentino ? Et de cette atmosphère étrange, comme suspendue entre réel et impossible ? «Le ciel renversé», m’a projeté dans une ambiance similaire.
Vladimir part en pleine nuit à la conquête de l’Ouest. Envie de Bretagne, envie soudaine d’océan. Ligne droite, embardée, collision... Néant. Quand il reprend conscience, il a un révolver sur la tempe. Sa voiture a percuté celle de Wilco et l’homme n’est pas content du tout. Il avait un rendez-vous et Vladimir a contrarié
ses plans. Les deux hommes s’expliquent. Comme
deux chair à vif, ils se rapprochent, se lient et passent le reste de la nuit dans une discothèque.
Fatigue, choc, alcool. Vladimir sombre dans un délire hallucinatoire. Combat de boxe, vampire, seins insolents, sueur...
Le lendemain, il leur faut une voiture. Wilco entraîne Vladimir dans une casse, chez Popah et ses deux fils, des jumeaux qui portent des colliers de chiens autour du cou. Des molosses déguisés en êtres humains.
Vladimir circule dans les allées. Carcasses déglinguées, épaves échouées, son attention est attirée par une mustang. La voiture souffre. Il s’approche. La voiture gémit. Vladimir ouvre le coffre et découvre Stella. Elle a été brutalisée, jetée dans la malle et elle agonise. Vladimir lui sauve la vie.
L’ouverture du coffre déclenche quelque chose et l’atmosphère se décroche comme la nacelle d’une montgolfière. L’atmosphère suspendue se décroche et il se passe des choses inattendues et brutales.
Nos trois personnages volent le camping car de Popah et prennent la fuite.
Wilco est musicien. Il s’absente chaque nuit pour un rendez-vous mystérieux, à minuit, au carrefour de deux routes, il guette le génie de la musique. Le génie apparait, il transfuse un concentré de notes dans la guitare et après, Wilco peut jouer toutes les mélodies. Le génie se fait rare, Wilco l’attend en vain.
Vladimir tient précieusement un cahier. Il y consigne ses pensées par petits bouts, il veut écrire un film. Stella s’empare d’une caméra et elle enregistre tout.
Les jumeaux, ces molosses cruels, sont à la poursuite de nos trois compères.
Le camping car file. Il remonte le cours de la vie de Vladimir et il fuse vers son enfance. La route est une balance à deux plateaux. Fantastique d’un côté et réalité de l’autre.
Stella n’est pas une femme mais un trésor trouvé dans un coffre. Sa caméra est un personnage à part entière, grâce à elle, on devance chaque mouvement. L’écriture de Christophe Pagnon nous emporte, on bouge. L’auteur aime prendre le lecteur à contre-pied, il nous embarque dans des comparaisons étonnantes, des comparaisons qui cognent l’imagination.
Dong !
Nous rencontrons par exemple un musicien nommé Boris qui joue un set.
Attention ! Coup de cœur.
Annick FERRANT
RECOMMANDE PAR CULTURE CHRONIQUE
Vous vous souvenez de Pulp Fiction, le film de Quentin Tarentino ? Et de cette atmosphère étrange, comme suspendue entre réel et impossible ? «Le ciel renversé», m’a projeté dans une ambiance similaire.
Vladimir part en pleine nuit à la conquête de l’Ouest. Envie de Bretagne, envie soudaine d’océan. Ligne droite, embardée, collision... Néant. Quand il reprend conscience, il a un révolver sur la tempe. Sa voiture a percuté celle de Wilco et l’homme n’est pas content du tout. Il avait un rendez-vous et Vladimir a contrarié
ses plans. Les deux hommes s’expliquent. Comme deux chair à vif, ils se rapprochent, se lient et passent le reste de la nuit dans une discothèque.
Fatigue, choc, alcool. Vladimir sombre dans un délire hallucinatoire. Combat de boxe, vampire, seins insolents, sueur...
Le lendemain, il leur faut une voiture. Wilco entraîne Vladimir dans une casse, chez Popah et ses deux fils, des jumeaux qui portent des colliers de chiens autour du cou. Des molosses déguisés en êtres humains.
Vladimir circule dans les allées. Carcasses déglinguées, épaves échouées, son attention est attirée par une mustang. La voiture souffre. Il s’approche. La voiture gémit. Vladimir ouvre le coffre et découvre Stella. Elle a été brutalisée, jetée dans la malle et elle agonise. Vladimir lui sauve la vie.
L’ouverture du coffre déclenche quelque chose et l’atmosphère se décroche comme la nacelle d’une montgolfière. L’atmosphère suspendue se décroche et il se passe des choses inattendues et brutales.
Nos trois personnages volent le camping car de Popah et prennent la fuite.
Wilco est musicien. Il s’absente chaque nuit pour un rendez-vous mystérieux, à minuit, au carrefour de deux routes, il guette le génie de la musique. Le génie apparait, il transfuse un concentré de notes dans la guitare et après, Wilco peut jouer toutes les mélodies. Le génie se fait rare, Wilco l’attend en vain.
Vladimir tient précieusement un cahier. Il y consigne ses pensées par petits bouts, il veut écrire un film. Stella s’empare d’une caméra et elle enregistre tout.
Les jumeaux, ces molosses cruels, sont à la poursuite de nos trois compères.
Le camping car file. Il remonte le cours de la vie de Vladimir et il fuse vers son enfance. La route est une balance à deux plateaux. Fantastique d’un côté et réalité de l’autre.
Stella n’est pas une femme mais un trésor trouvé dans un coffre. Sa caméra est un personnage à part entière, grâce à elle, on devance chaque mouvement. L’écriture de Christophe Pagnon nous emporte, on bouge. L’auteur aime prendre le lecteur à contre-pied, il nous embarque dans des comparaisons étonnantes, des comparaisons qui cognent l’imagination.
Dong !
Nous rencontrons par exemple un musicien nommé Boris qui joue un set.
Attention ! Coup de cœur.
Annick FERRANT