Oliver Bottini est en Allemagne un auteur reconnu dans le domaine du roman noir. Les éditions de l’Aube ont déjà publié “Meurtre sous le signe du Zen” et “L’Eté des meurtriers” deux romans qui ont révélé une écriture, une manière toute particulière d’approcher la réalité que vivent les policiers germanophones. Une narration tendue, des dialogues courts et sans afêteries, des descriptions sobres, le style bottinien fonctionne dans une impressionnante économie de moyen. “Au nom des pères” prolonge la veine inspirée d’une complexité narrative assumée
et d’une écriture qui prend son temps.
Il n’est jamais bon d’être réveillé par un Requiem mais c’est pourtant ce qui va arrivé à Paul Niemman et les événements qui vont se succéder par la suite vont ressembler à un cauchemar. C’est l’automne. La saison incline à la mélancolie. Un homme survient aux mains énormes, foncées, pleines d’égratignures. Un homme qui parle une langue de l’Est et qui le menace. Il demande à Niemman de quitter sa maison dans les sept jours, la maison est à lui et il doit partir. Sept jours plus tard la maison est dévastée par un incendie. Le lecteur en est réduit au départ à des conjectures. Quels liens unissent ces deux hommes ? Quelles zones d’ombres partagent-ils ? La force du récit Bottinien tient à sa capacité à délivrer des fragments de vérité par petites touches puis à brouiller à nouveaux les cartes. Son écriture se déploie comme un voile narratif qui cache autant qu’il révèle. Bottini joue constamment sur l’ambivalence des psychologies, des vérités et des faits.
Le texte se déroule aussi mélancolique que le temps qu’il fait à cette période de l’année. On se glisse alors dans les méandres d’une enquête menée par Louise Boni, un flic qui s’est sortie péniblement de son addiction à l’alcool et qui n’a plus guère le goût de la procédure ni du respect de la hiérarchie. Ses investigations et son obstination vont la conduire jusqu’en Croatie où la grande Histoire l’attend.
“Au nom des pères” est un roman âpre où l’écho d’événements passé devient assourdissant à mesure que l’enquête avance. La traduction de Didier Debord a su rendre le style bottinien et l’efficacité de son écriture pour le plus grand plaisir du lecteur. Un vrai roman noir allemand !
Archibald PLOOM (CULTURE-CHRONIQUE.COM)
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Oliver Bottini est en Allemagne un auteur reconnu dans le domaine du roman noir. Les éditions de l’Aube ont déjà publié “Meurtre sous le signe du Zen” et “L’Eté des meurtriers” deux romans qui ont révélé une écriture, une manière toute particulière d’approcher la réalité que vivent les policiers germanophones. Une narration tendue, des dialogues courts et sans afêteries, des descriptions sobres, le style bottinien fonctionne dans une impressionnante économie de moyen. “Au nom des pères” prolonge la veine inspirée d’une complexité narrative assumée et d’une écriture qui prend son temps.
Il n’est jamais bon d’être réveillé par un Requiem mais c’est pourtant ce qui va arrivé à Paul Niemman et les événements qui vont se succéder par la suite vont ressembler à un cauchemar. C’est l’automne. La saison incline à la mélancolie. Un homme survient aux mains énormes, foncées, pleines d’égratignures. Un homme qui parle une langue de l’Est et qui le menace. Il demande à Niemman de quitter sa maison dans les sept jours, la maison est à lui et il doit partir. Sept jours plus tard la maison est dévastée par un incendie. Le lecteur en est réduit au départ à des conjectures. Quels liens unissent ces deux hommes ? Quelles zones d’ombres partagent-ils ? La force du récit Bottinien tient à sa capacité à délivrer des fragments de vérité par petites touches puis à brouiller à nouveaux les cartes. Son écriture se déploie comme un voile narratif qui cache autant qu’il révèle. Bottini joue constamment sur l’ambivalence des psychologies, des vérités et des faits.
Le texte se déroule aussi mélancolique que le temps qu’il fait à cette période de l’année. On se glisse alors dans les méandres d’une enquête menée par Louise Boni, un flic qui s’est sortie péniblement de son addiction à l’alcool et qui n’a plus guère le goût de la procédure ni du respect de la hiérarchie. Ses investigations et son obstination vont la conduire jusqu’en Croatie où la grande Histoire l’attend.
“Au nom des pères” est un roman âpre où l’écho d’événements passé devient assourdissant à mesure que l’enquête avance. La traduction de Didier Debord a su rendre le style bottinien et l’efficacité de son écriture pour le plus grand plaisir du lecteur. Un vrai roman noir allemand !
Archibald PLOOM (CULTURE-CHRONIQUE.COM)