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Pendant des millénaires, les feuilles d'arbres ont constitué la base de l'alimentation du bétail. La mécanisation de la récolte d'herbe a peu à peu fait disparaître cette pratique, qui a résisté jusqu'au milieu du XXème siècle pour le fourrage d'appoint. L'augmentation des périodes de sécheresse menace les éleveurs, qui, en fin d'été, se trouvent en rupture de pâtures et doivent entamer prématurément leurs stocks fourragers… avec des conséquences graves : le surpâturage, qui dégrade les prairies permanentes, provoquant une pénurie des aliments produits sur la ferme pour le bétail… entraînant soit la diminution du cheptel soit des achats extérieurs.
Les arbres fourragers représentent une solution à ce problème tout en contribuant à la biodiversité et en fournissant des produits pour d'autres usages : bois de chauffage, BRF, fagots, manches… Jérôme Goust nous explique les arbres, leur fonctionnement et leur valeur fourragère et raconte l'histoire des arbres fourragers depuis le Néolithique. En s'appuyant sur l'exemple d'agriculteurs qui pratiquent encore cette technique, il présente ce qui peut être fait dès aujourd'hui, les recherches menées par l'INRA, les améliorations techniques qui pourraient redonner toute leur place aux fourrages arborés.
Enfin des fiches présentent plusieurs dizaines d'arbres dont les feuilles peuvent nourrir le bétail. C'est sur le terrain que ce livre s'est construit, au contact d'agriculteurs continuant à utiliser les arbres fourragers et de chercheurs s'attachant à actualiser ces pratiques.
Excellent travail de recherche
Un très bon ouvrage où l'auteur est allé à la recherche de l'histoire du fourrage : de sa diversité à son homogénéisation (herbacées). De nombreux tableaux permettent de comparer les apports de fourrages issus d'herbacées et de ligneux. La recherche et l'exemple d'agriculteurs utilisant encore des arbres fourragers montrent qu'il est tout à fait possible de réintroduire cette pratique, et fait ressortir tous les avantages que l'arbre a au sein d'un paysage agricole.
Le seul point qui m'a chagriné, c'est que cette 1e édition (datée de 2017) ne comprend pas encore les résultats issus de l'INRA de Lussignan dans son projet d'agroforesterie débuté en 2014. J'espère qu'une 2e édition, en collaboration avec l'INRA permettra d'augmenter le nombre de données et d'élargir le champs des possibilités.