Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
" Le jour de l'arrivée. Le car s'arrête au Contour. C'est le carrefour où la petite route d'intérêt local, qui ne dessert que des villages, croise...
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" Le jour de l'arrivée. Le car s'arrête au Contour. C'est le carrefour où la petite route d'intérêt local, qui ne dessert que des villages, croise la route nationale. Pierre et sa sœur sont déjà debout devant la portière depuis longtemps, bien qu'on les ait confiés au chauffeur pour qu'ils descendent au bon endroit. " C'est là, allez-y ! " Les voilà, silencieux, sur le gravier mal goudronné ; la portière du car se replie derrière eux, se ferme avec un claquement ; le lourd et bruyant véhicule démarre, son gazogène à l'arrière empuantissant l'emplacement libéré. Ils n'ont ni valise ni sac à dos. Chacun porte un simple cartable, très gonflé : la petite n'a même pas pu fermer le sien, qu'une grosse ficelle blanche poilue entoure plusieurs fois. Les haleines sortent en buée ; il fait très froid. La campagne alentour paraît d'autant plus plate que le ciel bas s'y écrase en brouillard. On les attend. " Réfugié pendant l'Occupation dans une famille d'accueil paysanne, un petit garçon découvre l'étrangeté, la matérialité de ce monde rural fait de gestes, de travaux, d'outils, et d'objets très précis qui lui permettent de combler le désarroi et le vide qu'il ressent. Une évocation minutieuse, sensuelle, d'une adolescence marquée par la séparation et la perte. Un travail de mémoire où l'étonnante beauté charnelle de l'écriture transcende la douleur.