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Tout commence en 2012 à Madrid avec le cadavre d'un bijoutier égorgé, un message épinglé sur la poitrine. Il vendait et achetait de l'or aux familles victimes de la crise, il était aussi usurier. Mais c'est le troisième cadavre de la série. Le jeune inspecteur Alarde, perspicace et réfléchi, est chargé de l'enquête, et il tente de recomposer le puzzle. Les suspects sont nombreux et les mécanismes complexes de la cupidité prennent des formes variées : évasion des fortunes vers les paradis fiscaux, vol d'héritages, fausse croisade contre les usuriers...
Dans un Madrid ultra réaliste, avec sa trame policière extrêmement bien construite et ses personnages originaux, ce roman va bien au-delà de l'enquête policière et nous parle de la violence avec laquelle s'impose "la règle de l'or" dans une société en déliquescence. Il est nourri de l'indignation et du sentiment qu'ont les Espagnols d'être escroqués depuis le début de la crise.
RECOMMANDÉ PAR CULTURE-CHRONIQUE
“La règle de l’or” Juana Salabert est un roman noir qui s’enracine dans une Espagne travaillée par une interminable crise économique. Nous sommes en 2012 et l’on retrouve à Madrid dans le quartier de Salamanca le cadavre d’un bijoutier qui rachetait de l’or aux familles victimes de la crise. Mais le jeune et méthodique inspecteur Alarde ne va pas tarder à relier ce meurtre à deux autres affaires du même type. Pour les policiers il faut faire vite car les médias s’enflamment rapidement à Madrid et une série de trois crimes non résolus pourrait rapidement tourner au grand cirque médiatique. Les fausses pistes sont nombreuses et l’enquête s’avère complexe dès les premières investigations. Mais Alard est un flic entêté et perspicace qui n’a pas peur de recomposer le puzzle d’une affaire où les suspects sont un peu nombreux et les coupables introuvables.
Juana Salabert - fort bien traduites par Myriam Chirousse - nous propose une peinture de la capitale espagnole qui manifeste la déliquescence d’une société minée par la crise. L’enquête d’Alarde évoque les différentes formes de cupidité qui animent les hommes dans une telle situation : les vols d’héritages, l’évasion des fortunes vers les paradis fiscaux et les fausses croisades contre les usuriers. Salabert fait un bilan sans appel des effets de la crise sur une société qui a perdu une partie de ses repères. La langue qu’elle utilise possède une âpreté et une rugosité qui met en exergue la violence avec laquelle s’impose “la règle de l’or” dans une Espagne KO.
“La règle de l’or” est autant un roman qu’une peinture à la mine de plomb d’une société espagnole dont beaucoup de citoyens ont l’impression que la crise les a dépouillés de leurs ressources et de leur dignité. Un très bon roman noir espagnol !
Archibald PLOOM