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Les Jango sont décidément impayables. On les reconnaît à leur élégance tape-à-l'oeil et à leur sens de la fête. Et ce sont les femmes qui mènent la danse, dans la Maison de la Mère, au coeur de toutes les rumeurs. Les histoires les plus folles courent d'ailleurs sur Safia, élevée au lait de hyène, Alam Gishi l'Ethiopienne experte en amour, ou l'inénarrable Wad Amouna. Lorsque soudain souffle le vent de la révolte...
Dans les effluves de café grillé, de chicha parfumée et de gomme arabique, se joue une comédie humaine dont les Jango, "sages à la saison sèche et fous à la saison des pluies" sont les héros.
Les Jango
Dans les ruelles, les marchés et les maisons closes de la petite ville de al-Hilla, la vie grouille, les histoires brûlent les doigts des conteurs impayables et tressent la cartographie d’un lieu, de ses habitants, de ses légendes.
L’ironie y est mordante, le tourbillon de vie incessant.
Sakin nous écrit, de manière totalement impertinente et jubilatoire, et c'est équipé d’une langue au ton léger, badin et dilettante, qu’il nous ouvre les portes de sa région, traversé de violences sociales, de corruption et de mainmise religieuse.
Parce qu’il y a la révolte.
Parce qu’il y a la beauté des corps qui se glissent les uns dans les autres, parce qu’il y a la beauté d’une histoire bien racontée. Parce qu’il y a la vie qui mène la danse par-dessus tout.
Parce qu’il y a ces Jango, ces cultivateurs de sésame qui dépensent à la saison des pluies ce qu’ils ont gagné à la saison sèche.
Puisant dans la puissance du conte et de la folie des hommes, les Jango est une somme d’épices torréfiées sur le gril des humanités.
Et c’est le cœur empli des odeurs du café parfumé de cardamome que l’on quitte à regret ce livre aussi vaste que détroussant !