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Haruha akebono : "Au printemps, l'aurore". Tous les Japonais connaissent par coeur l'ouverture du Makura no sôshi (les Notes de chevet), fleuron de la littérature ancienne dû à une dame de cour de l'an mille. Ses premières phrases évoquent un paysage en mouvement : cycle des saisons, parcours du soleil, traînées de nuages, vol de lucioles ou d'oies sauvages. La toile de fond de montagnes à la lumière changeante place d'emblée les fastes du palais de Heian-kyô (l'actuelle Kyôto), que le lecteur s'apprête à découvrir, sous le signe de la fugacité des phénomènes et de sa conséquence immédiate, le mono no aware, "la poignante mélancolie des choses".
Corinne Atlan.