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Jim referme la porte derrière sa femme Annie qu'il a envoyée faire des courses. Il enroule alors son pardessus dans le sens de la longueur et le pose au pied de cette même porte. A son retour, c'est un miracle si Annie ne fait pas sauter la maison entière en craquant une allumette dans l'appartement rempli de gaz. En ce début de XXe siècle, dans la communauté irlandaise de Brooklyn, le sens des convenances, la superstition et la honte s'allient pour effacer le suicide de Jim.
Enceinte, sa jeune veuve est recueillie par une congrégation de soeurs soignantes. Annie puis sa fille Sally vont s'épanouir sous le regard bienveillant des nonnes. Chacune d'elles, avec son histoire et ses secrets, leur enseigne une vision de la foi où la générosité et le sacrifice ne sont pas de vains mots. Les échos de cette éducation singulière résonneront au fil des générations.
La neuvieme heure
C’est l’histoire des héroïnes du quotidien (ici religieuses pour une bonne partie mais cela pourrait être toute personne). Ces femmes de peu, donnant plus qu’elles ne possèdent. Ces femmes arquées par la difficulté des temps, soumises aux vents complexes de l’humanité, qui ne trouvent de salut que dans le salut de tous.
C’est l’histoire d’une somme de petites histoires qui s’emboitent, qui s’imbriquent et font de ce quartier new-yorkais, le refuge de tout, la vie de chacun.
C’est l’histoire des vies attendries par la résilience. On n’abandonne pas malgré les coups du sort. On n’abandonne pas malgré les mauvais tours que joue l’existence.
C’est une histoire de fraternité, de solidarité. Une histoire faite du bois dont se chauffe toute l’humanité. L’union des forces et des faiblesses. La jonction du bien et du mal. On lutte contre l’individualisme, on lutte contre les mauvais instincts. On cherche à tout prix à ne laisser personne sur le bord de la route.
C’est une histoire racontée par une langue formidable, pleine de tendresse et de poésie. Sensitive, dure et amusée, l’écriture de McDermott n’a de cesse de nous charmer par la beauté et la simplicité délicate de ses mots.
Un roman d’une telle beauté que la médiocrité et la misère s’y noient, s’y enlisent. Il n’y a de courage que le courage de vivre pour la vie.
Et puis, le roman se finit sur un murmure, naturellement.