Je me suis plongée dans ce roman poussée par l'engouement qu'il a suscité sur la blogosphère et bien au delà. Et comme souvent dans ces cas là, j'ai été déçue. Tout ça pour ça ? Le premier tiers du livre est ennuyeux, autant le dire. Nous alternons les deux points de vue de Renée la concierge qui est bigrement érudite mais qui le cache (pourquoi ?) et Paloma, une petite fille de douze ans qui ne supporte au final personne de son entourage. L'auteur nous livre les réflexions de ces deux personnes sur le monde qui les entoure. Et les considérations philosophiques de Renée m'ont
fatiguée, comme toute sa tirade sur la phénoménologie par exemple. Paloma n'est pas mieux : elle m'apparaît vite comme une petite fille prétentieuse et snob, qui se prend pour une victime. Comme elle le dit elle-même à la fin du roman "du luxe d'ado sans problèmes. De la rationalisation de petite fille riche qui veut faire son intéressante".
Il faut donc attendre l'arrivée d'un nouveau propriétaire au 7 rue de Grenelle pour que le livre trouve un peu d'intérêt : Monsieur Ozu va faire se rencontrer les deux personnages et pousser la concierge à comprendre qu'elle n'a aucune raison de se cacher. C'est lui qui est à l'origine des plus beaux passages, des moments de poésie et de douceur. C'est par son intermédiaire que la lumière entre dans la vie de Paloma et de Rénée, et dans ma lecture.
Je me suis amusée lors des jeux de phrases, des prénoms des chats, des faute de grammaire volontaires et involontaires, des référence à la littérature, notamment russe (ce qui continue à me donner envie de lire Tolstoï).
Alors oui, on dénonce ici l'hypocrisie ambiante, les faux-semblants, le snobisme, oui ce n'est pas dénué de mordant, oui il y a quelques trouvailles, oui ce livre nous pousse à réfléchir à la vie que nous menons, au regard que nous portons sur nous-même et sur les autres, oui, les plongées dans la littérature sont très agréable, mais pour moi, cela ne sauve pas le roman : il ne livre aucune réponse, ne donne aucun axe de réconfort et la fin me laisse croire que l'auteur se débarrasse de ses personnages car elle ne sait pas comment terminer son histoire. Pourtant, ce sont certainement ces dernières pages qui sont les plus belles, car, par le coup du destin, Paloma va enfin s'ouvrir à la vie.
http://nourrituresentoutgenre.blogspot.fr/2011/01/lelegance-du-herisson-muriel-barbery.html
Un livre qui suscite plein d'émotions
On rit, on pleure, on s'indigne... Cet ouvrage nous fait passer un excellent moment, tant pis pour " les critiques" qui n'ont pas su l'apprécier.