Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
" Le petit trou était entre mes pieds. Bien au milieu. Et mes pieds pendaient dans le vide. J'étais petite. J'étais grande comme une personne âgée...
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" Le petit trou était entre mes pieds. Bien au milieu. Et mes pieds pendaient dans le vide. J'étais petite. J'étais grande comme une personne âgée de 6 ans. Ce petit trou était immense : à travers lui défilaient des kilomètres de goudron. Petite, j'ai vu la terre d'Afrique. Et pas celle d'Afrique du Nord, non, celle d'Afrique noire, celle où habitent des lions. En descendant de l'avion, nous avons pris un taxi, et le trou dans le plancher de ce taxi, ce petit trou que j'ai fixé des yeux pendant des kilomètres de routes africaines, était d'un exotisme étourdissant, hypnotique. Ma grand-mère était antillaise, mon père est cambré et je brunis au soleil.
Le tronc des cocotiers et leur grâce de cou de girafe. Le marché aux poissons et la glace qui fond sur les étals. Le rhum. L'odeur de la canne à sucre coupée. Il me reste cette familiarité-là. Des couleurs, des couleurs. ". " La vie, c'est 80 étés. En moyenne ", raconte, Jeanne Herry dans ce texte d'une rare maturité, où elle rend hommage à son grand-père disparu. Elle y évoque aussi, avec beaucoup de pudeur, sa vie, ses envies, ses inquiétudes, avec un sens du détail et de la drôlerie. Un récit touchant et sensible.
"La vie, c'est 80 étés. En moyenne". , raconte Jeanne Herry dans ce texte d'une rare maturité, où elle rend hommage à son grand-père disparu. Un récit touchant et sensible.