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Wilhem Reich (1897-1957) est le disciple de Freud qui prit non simplement au sérieux, mais au pied de la lettre les formulations théoriques du Maître. Marxiste, il trouve dans la thèse du refoulement sexuel - dans l'impuissance orgastique du névrosé - la clé du maintien des systèmes d'exploitation de classe. Praticien, il veut faire de la cure psychanalytique une véritable technique, codifiée et systématique.
Freud, d'abord gêné, prendra vite ses distances, rédigeant au passage le Malaise dans la civilisation. Avant son exclusion, Reich forme toute la jeune génération des analystes austro-allemands : il est ainsi le véritable fondateur des conceptions techniques de l'orthodoxie psychanalytique. Il est habituel de présenter les grandes fondations post-freudiennes soit comme des déviations (point de vue de l'orthodoxie freudienne), soit, ainsi qu'elles se conçoivent elles-mêmes, comme des extensions (Klein, Reich), des révisions (Jung, Ferenczi) ou des amplifications (Lacan) de l'œuvre de Freud.
Cette approche trop exclusivement centrée sur leur relation à Freud voile l'originalité spécifique de ces fondations, leur autonomie structurale, au-delà de l'étayage initial sur l'œuvre du Fondateur. On s'est au contraire efforcé ici de restituer leur cohérence et leur fécondité par une analyse de leurs présupposés fondamentaux tout d'abord, mais aussi de leur abord de la cure et de leur apport clinique propres - dégageant ainsi la foncière pluralité du champ psychanalytique.