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J'ai toujours su qu'un jour il faudrait que j'aille en Algérie. Je suis fille, petite-fille, arrière-petite-fille de piedsnoirs. Enfant, j'en étais fière, ensuite j'en ai eu honte. Longtemps je me suis trouvée là, entre ces deux rives. Et la relation complexe, douloureuse, que j'entretenais avec mes racines a dirigé ma vie malgré moi, dicté mes choix. Quand ma grand-mère est morte, j'ai pensé que ce jour était arrivé.
Le 15 septembre 2005, j'ai embarqué avec mon père sur un vol à destination d'Oran. J'ignorais ce que nous allions trouver là-bas, si la maison où il était né existait encore, comment nous serions accueillis. J'ignorais surtout si ce voyage, dont j'attendais beaucoup et que j'ai forcé mon père à accomplir avec moi, serait une victoire, ou une erreur. Il y avait un risque. Je l'ai pris.
Retour aux sources avec papa pied noir : crainte, nostalgie et joie
Mon mari est d'origine pied-noir, et malgré ma connaissance générale des "événements" autour de l'indépendance de l'Algérie, je ne mesurais pas le ressenti des familles parties en catastrophe. Ni Arabes, ni Français, jugés comme des colons profiteurs mais souvent simples et travailleurs, après avoir tout abandonné, ces déracinés de toutes origines ont du trouver une version acceptable avec laquelle vivre et garder les bons souvenirs. J'ai apprécié cette immersion dans l'Algérie d'aujourd'hui et cet apaisement final des nouvelles générations, lecture instructive et agréable.