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La terreur et la corruption constituent pour Machiavel un phénomène sociétal unique produisant toujours les mêmes effets : l'incivilité et la servitude. Il existe toutefois deux formes de corruption : la première contamine les Cités primitives comme les principautés nouvelles ; elle résulte de la confusion du pouvoir et de l'avoir lorsque l'Etat spolie ses sujets. Machiavel lui oppose la virtù, une vertu antique dont la vigueur diminue avec le temps ainsi que disparaît la liberté qu'elle rendait possible.
La seconde corruption, plus récente et plus terrorisante, fait suite à la théologie politique chrétienne : elle se caractérise par la confusion du pouvoir et du savoir, confusion que Machiavel tente de réduire en n'accordant crédit qu'à la "vérité effective" des choses et à la raison, laquelle se substitue à l'antique vertu défaillante. Il apparaît alors que, pour Machiavel comme pour Spinoza qui fut un de ses lecteurs les plus avisés, raison et vertu sont une seule et même chose, essentielle à la liberté sans laquelle toute vie sociale se corrompt.