En cours de chargement...
Le malheur du handicap vient battre une famille de ses vagues successives, et voici que surgissent deux visages d'enfants, de femmes, deux visages de sœurs. " Sœur amère " : Benoîte ou Laure ? L'une et l'autre sans doute, différentes et semblables, unies et séparées dans leur lien mutuel et leur relation filiale ; " sœur à mère " aussi... Le témoignage de ce récit voudrait simplement poser une question.
Si l'on avait su, jadis, trouver les mots pour que - petite fille et femme - elle échappe au poids de la culpabilité, Benoîte aurait-elle pu survivre au sentiment d'être la moins aimée ? " Je voulais te consoler. Moi Benoîte. Moi toute seule. Mais tu as eu besoin d'elle. Tu n'auras jamais besoin de moi. " Aurait-elle pu survivre au deuil de l'enfant malade si l'on avait su l'aider à assumer le handicap qui a infléchi ses choix, figé ses élans, et blessé en elle la vie ? Elle n'a pas survécu.
Elle a, par un rude chemin, " fugué au Royaume des anges musiciens ". Laure était près d'elle. " Laure, quand tu es là, j'ai moins peur ", disait-elle...