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Petite est toute nouvelle, mais elle est très douée. Quand elle effleure de ses doigts translucides le bouton d'un pull, elle capte l'histoire de ce bouton : un pique-nique sur une colline, une nuit d'hiver au coin du feu, et même la fois où on lui a renversé dessus un peu de thé.
Bientôt, Petite sera capable de combiner ces fragments d'histoires avec d'autres souvenirs collectés à partir d'une photo, d'une assiette ou d'un tapis afin d'en faire des rêves très doux pour les humains.
Chaque nuit, elle s'entraîne à devenir passeuse de rêves dans la maison où vivent une vieille femme et son chien.
Mais la formation s'accélère brutalement lorsque la vieille femme se voit confier par les services sociaux un jeune garçon. Il s'appelle John et il est très en colère. Une colère si profonde que les Saboteurs, maîtres des cauchemars, risquent de le repérer. Petite sera-t-elle suffisamment forte pour leur résister ?
De quoi nos rêves sont-ils faits ? Lois Lowry y répond de bien jolie manière dans ce roman entre fantastique et poésie.
L'auteur du Passeur s'intéresse une nouvelle fois à toutes ces bribes du passé, celui d'hier et celui du temps jadis, qui composent nos vies et hantent nos rêves.
Comme la vieille femme de son roman, Lois Lowry s'est installée avec son chien dans une grande maison à Cambridge, dans le Massachusetts.
A découvrir pour les adolescents
Toute Petite est en pleine formation. Elle apprend à collecter les bons souvenirs en touchant des objets (mais surtout pas des êtres vivants !) puis à les assembler pour fabriquer des rêves qu’elle soufflera aux personnes concernées.
Avec Vieux et Mince, son tuteur, elle s’occupe d’une vieille dame et de son chien. Cela va se compliquer lorsque cette dame va accueillir un enfant de 8 ans au sale caractère mais très fragile et sujet aux cauchemars provoqués par les saboteurs.
J’ai trouvé notre protagoniste extrêmement attachante avec toute sa vivacité et sa curiosité d’enfant. Elle est vraiment très bavarde et d’une curiosité insatiable. La demoiselle s’interroge pour tout et, dans la réalité, cela doit être franchement agaçant !
J’ai eu du mal à me faire une image des passeurs de rêves. Au final, j’ai imaginé de petite créatures comme Cahyl (Feydelins de Nadia Coste) : êtres mignons mais si fragiles…
Pour en revenir aux saboteurs, quitte à en parler, j’aurais aimé qu’ils soient beaucoup plus présents, que l’auteur construise de vraies tensions. D’après nos héros, ce sont des ennemis mais tout le roman montre qu’ils cohabitent plutôt bien.
Dans cette histoire, le rêve côtoie l’horreur que peut avoir le quotidien. De plus, l’auteur ne relie jamais cette femme qui recueille un garnement et cette femme qui tente de récupérer son fils… J’ai vraiment eu le sentiment que l’auteur ne prenait pas ses lecteurs pour des idiots.
L’univers que nous propose Loïs Lowry est fantastique, dans tous les sens du terme, doux, délicat et plein d’espoirs. Tout est fondé autour de la mémoire, de la transmission et de bien-être… Des valeurs que l’on retrouve trop rarement dans la littérature Jeunesse contemporaine