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Revenu brisé de la guerre du Vietnam, Doug Peacock a trouvé à se reconstruire en passant vingt années de sa vie dans les montagnes de l'Ouest américain, sur les traces d'un formidable prédateur : le grizzly, dont il est à ce jour l'un des plus grands spécialistes au monde. Son récit captivant nous entraîne de l'Alaska à la mer de Cortez, à la découverte d'un animal mystérieux, bien plus proche de nous que nous ne saurions l'imaginer.
Dans ses relations avec ses semblables aussi bien qu'avec l'homme et son environnement, le grizzly incarne puissamment liberté et sauvagerie, que menacent pourtant les avancées notre civilisation.
Mes années grizzly est un fabuleux récit d'aventures digne des romans de Jack London. Mais c'est aussi le témoignage exceptionnel d'un homme parti seul à la rencontre de l'Amérique sauvage.
Comment préserver le monde.
Peacock apparaît, de manière marquante, dans le livre de Rick Bass : Les derniers grizzlis, je ne pouvais donc pas faire l'impasse sur la lecture de ces chroniques. A son retour du Vietnam, il éprouve un besoin viscéral : partir en pleine nature et observer le mode de vie des grizzlis. Ce besoin est vitale, il fuit la compagnie des hommes, allant même jusqu'à se cacher quand il repère la moindre trace humaine, il devient un peu lui-même un animal sauvage. Il a un respect profond pour ces grands ours dont le massacre a été organisé au fil du temps, comme celui des bisons et même des indiens, et c'est l'observation, et parfois la rencontre dangereuse, avec cet animal, qu'il va le guérir. Son approche de ce que pourrait être la protection de ces grands ours va même à l'encontre de la politique des parcs nationaux et de celles de certains militants écologistes, car ce qu'il recherche ce n'est pas le respect de la nature qui sous-entend toujours une domestication et une réglementation, il rêve d'un espace où la nature puisse être laissée à sa propre sauvagerie, inviolée. Il cite Thoreau : "Dans la nature sauvage réside la préservation du monde". Une nature sans rien, sans gestion ou "développement" humain ; en créant des infrastructures, en balisant des sentiers de randonnées, l'homme s'est coupé de plus en plus de la nature, il a muté en une créature de plus en plus citadine et déconnectée de ses origines, mettant en péril sa propre capacité à survivre.