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Comme la très grande majorité des pays européens, la Belgique connaît depuis les années 1970 un accroissement soutenu de la population détenue. Le surpeuplement carcéral qui en résulte renvoie dos à dos deux types d'enjeux : le coût financier de nouvelles prisons et la dégradation des conditions de détention. Si l'on admet que le caractère démocratique d'une nation se mesure aussi à l'usage modique que celle-ci fait de la prison, on se trouve alors confronté à une véritable question de choix de société.
Comment expliquer cette évolution ? Quelles voies proposer pour la comprendre ? Quelles pistes suivre pour l'endiguer de façon profonde et durable ? La voie proposée dans cet ouvrage est celle du recul historique. Optant pour le grand angle, l'analyse considère conjointement les " chiffres " des prisons, les " chiffres " relatifs à l'activité de la justice pénale et les " chiffres " significatifs de l'évolution économique et sociale, sur près de cent soixante-dix années de l'histoire de la Belgique.
Le résultat est incontournable : tout se passe comme si l'intensité du recours au pénal était directement fonction de la sécurité économique générée par une société donnée. La démonstration interpelle bien au-delà des seuls responsables de la politique criminelle et met plus fondamentalement en cause les options de base de toute société à savoir celles développées en matière de politique économique et sociale.