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L'école, durement exposée à la gravité des crises sociales de ces dernières années, a été injustement prise à partie par l'agressivité des politiques et de l'opinion. L'héroïsme enseignant a fait les frais de ces attaques. A droite comme à gauche règne un certain nihilisme éducatif qui met l'accent sur la socialisation à la place de l'instruction, la massification des droits à la place de l'universalisation des savoirs, la technicité des outils à la place du rôle de la langue et de la culture.
Ici comme ailleurs une misère d'idéal gagne un peu partout la fonction de l'éducation. En se mettant au service de la massification l'école change. On lui fait subir la vindicte des masses, on lui demande de réparer un tissu humain de plus en plus endommagé, on la charge des missions les plus irréalisables. L'enseignant devient un exécutant de la cause sociale. Il assiste à la disparition progressive d'un métier de culture.
Cette violence contre l'école au nom du contrôle démocratique mérite une analyse plus générale de la situation de notre culture et peut-être de notre civilisation. II s'agit de se donner ici quelques outils d'analyse pour penser les enjeux de l'école par-delà l'angoisse sociale de notre temps.