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Qu'est ce qui peut durer éternellement...
Récit d'un court moment de grâce dans la vie de jeunes hommes sous le regard d'un patriarche qui depuis toujours sait qu'il perdra tout et que son monde mourra avec lui.
Moralité : Carpe diem.
Il se crée parfois quelques bulles de bonheur, des parenthèses hors du temps où on croit que les utopies peuvent devenir réelles. C'est grand, c'est beau c'est sublime... mais c'est périssable. Tout finit hélas par s'effondrer, et les bulles de bonheur éclatent quand elles atteignent inexorablement la surface du réel.
Un roman délassant. Les personnages sont solides et le scénario de bonne mesure même si la fin est légèrement décevante. Un prix Goncourt lisible et à conseiller.
Comme tant d'autres, j'ai passé un moment fort en compagnie de cet excellent roman. Dès le début, j'ai été emportée par le style impeccable et le talent narratif de l'auteur. Plus que par l'histoire, l'oeuvre se détache par son élégance littéraire. Je comprends la récompense du prix Goncourt.
Le roman propose une galerie de personnages divers dont les traits psychologiques sont très bien décrits. A l'image de la chute de l'empire, l'auteur nous décrit l'apogée et le déclin de cette micro civilisation avec pour épicentre le bar tenu par Matthieu et Libero. On sent effectivement
arriver le pire dans les dernières pages.
C'est une vision noire du monde voué à la destruction que nous propose l'auteur, avec à la clé l'idée que le monde renaît et renaîtra de ses cendres. La référence à Saint Augustin synthétise les idées fortes du roman.
Une très belle oeuvre littéraire.
Dès les premières pages, j'ai été transporté par le souffle de la narration. Et ce souffle ne m'a pas lâché.
C'est ce que j'ai le plus apprécié dans ce roman : des phrases longues comme le vent, créant une atmosphère épique.
L'histoire de la chute m'a en revanche peu passionnée. Ainsi va la vie, rien n'est jamais acquis. Mais ça, je le savais déjà.
Un roman fort différent de son précédent "Où j'ai laissé mon âme", plus dur, plus âpre, et que j'avais aimé pour son histoire, cette fois-ci.
Un auteur dont je commence à devenir fan, car il sait me plaire de façon
différente à chaque ouvrage.
L'image que je retiendrai :
Celle du personnage de Ryme qui perd en une nuit son pécule, et qui sera obligée de travailler dans une autre sorte de bar.
J'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce livre. C'est une très belle écriture avant tout, de longues phrases et pourtant d'une très grand facilité de lecture, des traits d'humour au sein d'un passage sombre...Les personnages et leur mauvais travers sont décrits sans lourdeur. On s'attend à la fin par les indices semés au fil de l'histoire, malgré cela on attend le dénouement final. Par contre, je n'ai pas toujours adhéré à la façon dont Augustin et le sermon de la chute de Rome était lié au récit.
Si on s'arrête à l'écriture ... chapeaux bas ! C'est merveilleusement bien écrit.
Mais il faut aussi un récit ! Et là, c'est moins évident ... rien de passionnant. Dommage.
Une petite Fiat Uno déguisée en Ferrari ?
;-)
Je me suis arrêté au bout d'une dizaine de page. Fait rarissime même pour un livre ennuyeux. Le sentiment que l'auteur cherchait à "épater le bourgeois" à coup de procédé.
L'auteur a voulu faire écho au sermon de la chute de Rome, que prononça saint Augustin en 410 dans la cathédrale d'Hippone, pour dire "l'effrayante fugacité des mondes".
L'écriture en phrases longues à la Marcel Proust n'est pas dépourvue de fluidité. C'est une écriture, épique, lyrique qui ne ménage pas les sensibilités, c'est cru, charnel plus que sensuel. Il y a un nombre impressionnant de personnages bien campés, tous sont les acteurs et les témoins de la mort du monde qui les a vu naitre.
C'est un livre déroutant et fascinant tout à la fois, un peu pompeux à mon goût.
Je ne m'y attendais pas...je n'ai pas aimé le changement de "vitesse" entre les deux époques racontées. Le style est lourd et ennuyeux...on n'a pas le "temps" de s'approprier les différents personnages, tout va trop vite & tout est embrouillé...bref...une histoire banale, qui est racontée de façon telle que l'on arrive pas à accrocher. Dommage!
Deux amis d'enfance décident de reprendre la gérance d'un bar dans un village corse. En parallèle, nous faisons la connaissance de Marcel, le grand père d'un des deux héros dont la vie n'a pas été celle dont il avait rêvé. Une belle écriture pour des thèmes forts ( la désillusion, la fin d'un monde, la mort, les regrets ) mais à peine évoqués et des phrases interminables où les points sont remplacés par des virgules. Et surtout une fin expéditive et très décevante.
j'ai été agréablement surprise par la qualité de l'écriture et la profondeur du sujet. Quoique un peu désespéré, je me suis régalée du texte, je l'ai beaucoup apprécié. Je trouve cette fois le prix mérité.
J'attendais beaucoup plus d'un primé, le style est assez fluide mais pas forcément très travaillé et l'histoire humaine et profonde (parfois) nous laisse sur notre faim. Du Gaudé en nettement moins bien !
Il est plus que temps que j’écrive une petite bafouille sur ce livre lu au mois d’août puisqu’il vient d’obtenir le prix Goncourt. Je n’avais jamais lu d’ouvrages de Jérôme Ferrari et j’y allais un peu à reculons à cause du titre. Un peu austère, non ? et assez brumeux. Ceci dit la quatrième de couv’ me plaisait beaucoup mis à part l’allusion à Saint Augustin. Saint Augustin, pour moi, était une référence un peu floue dont j’avais sans doute déjà vaguement entendu parler mais rien de plus. C’est dont avec appréhension que je me suis lancée dans cette lecture.
Mais dès les premiers mots j’ai découvert une vraie plume qui m’a tout de suite accrochée, une sublime écriture travaillée et fluide en même temps, un vrai régal. J’ai beaucoup aimé le fil générationnel de l’histoire ; Marcel, le grand-père m’a beaucoup touchée et c’est finalement son histoire qui m’a le plus plu alors qu’elle reste en toile de fond. J’ai eu moins de passion pour l’histoire de ces deux jeunes hommes qui se lancent dans la gérance d’un petit bar Corse et je me rends compte que plus que l’histoire de base, ce sont tous les à-côté que j’ai aimés, les petits détails de la vie des uns et des autres et surtout, surtout, cette écriture qui porte, à mon sens, vraiment le récit.
Le fond du propos est plutôt déprimant puisque Jérôme Ferrari s’appuie sur ce message de Saint Augustin au moment de la chute de l’empire romain en l’an 410 : « un monde est comme un homme : il naît, il grandit et il meurt » et on sait d’avance que la chute sera rude. Les quelques passages sur le sermon m’ont plutôt ennuyée mais finalement je conseille ce roman rien que pour cette plume de conteur magnifique, intimiste et touchante et puis pourquoi pas pour faire la connaissance de Saint Augustin, comme moi.
Le titre est dû au choix de Libero qui se penche sur les sermons sur la chute de Rome de Saint Augustin lors de ses études, ce qu'il pense être un acte de résistance, comme sans doute le sera cet acte d'abandonner les études pour se tourner vers un commerce. Malgré ce titre bien sérieux et bien pompeux, à mon avis, il m'est arrivé de sourire devant certaines scènes cocasses, comme celle de l'employée qui a pour coutume de caresser les parties intimes des hommes, ce qui "fidélise" les clients. Mais ce fut rare et même si j'ai aimé des phrases, je ne peux pas dire que j'ai aimé le roman ou alors, de manière inégale. Les passages rapportant les souvenirs du grand-père m'ont davantage intéressée mais ceux portant sur Aurélie et ses hésitations amoureuses (Aurélie en tant que fille m'a, par contre, plu) et sur l'insupportable Mathieu qui symbolise la lâcheté masculine culminant dans son incapacité à s'occuper de son père mourant m'ont agacée. Et j'ai trouvé que Jérôme Ferrari poussait trop son thème: entre la fin de la relation amoureuse, celle de la vie du père de Mathieu et celle d'un commerce, il y a trop de fins, pour moi, dans ce roman.
Matthieu et Libero, amis depuis l'enfance, décident de reprendre la gérance d'un bar en Corse... au début, tout se passe à merveille, mais petit à petit les ennuis se présentent de manière quasi inévitable.
Parallèlement, l'auteur nous raconte la vie de Marcel, le grand-père de Matthieu. La vie de Marcel a été une suite de malheurs et d'échecs.
C'est un récit extraordinaire, divinement bien écrit, une pure merveille littéraire.
Oui à chaud parce que si j'attends pour réfléchir aux sentiments que m'inspire cette histoire, je risque de ne plus savoir quoi dire...
En premier lieu, une belle écriture, forte, imagée, travaillée. Un bel exemple de littérature à mon sens.
Le roman : je suis partagée. Le dernier chapitre me donne l'impression d'avoir eu un Grand roman entre les mains. Mais certains passages me laissent un goût d'inachevé. J'ai parfois eu l'impression de me perdre dans des possibles ; de toucher du doigt quelque chose qui s'échappe.
Du coup ce dernier chapitre remet tout en question : sermon de
St Augustin sur la chute de Rome en 410, il fait écho à la chute du monde de Marcel (né de la Première Guerre Mondiale) et à celle du monde de Matthieu son petit-fils.
Ainsi ce goût d'inachevé n'est peut-être tout simplement que le goût de tous nos mondes qui s'achèvent... pour mieux renaître...
Ferrari met en parallèle le sermon sur la chute de l'empire romain de saint Augustin et le destin de deux jeunes étudiants en philosophie qui décident de reprendre la gérance d'un bar en Corse pour en faire un monde à leur mesure.
Le résumé est difficile à établir car le récit prend plusieurs directions. Cependant la force de l'écriture est fascinante et on ne peut en ressortir qu'ébloui.
Un de mes préférés de la rentrée 2012.
Sans concession, comme à son habitude, Ferrari nous conte ici une histoire de destins croisés. Ceux de Marcel, vieillard fatigué, né malade et qui aurait du mourir depuis longtemps. Et celui de son petit-fils, Matthieu, que Marcel n'a jamais vraiment aimé.
Au cours d'un été chez son grand-père en Corse, ce dernier rencontre Libero. Naît une amitié indéfectible. Du moins le pense-t-il.
Car comme une métaphore du sermon augustinien, Ferrari nous parle ici de ceux qui refusent de voir le monde ; qui, pris dans leur désir et leur plaisir, ne voient pas la chute venir. Installé dans
un décor étouffant, Le sermon sur la chute de Rome est un livre bouleversant qui nous parle d'identité, d'aller-retour et de maturité, porté par une écriture sublime.
Mathieu et Libéro ont des personnalités, une éducation, un environnement opposés. Ils se sont apprivoisés depuis l’enfance. Mathieu était alors en visite chez son grand-père Marcel, en Corse.
Le sermon sur la chute de Rôme explore ces personnages, leurs rêves et ambitions, leur parcours, les embûches qu’ils ont dû surmonter.
Marcel, habité par l’amertume, empêché par la maladie. Empêché d’accomplir son destin glorieux de soldat, celui de sa vie d’homme, de mari, de père. Son ombre plane sur sa famille si particulière. Quant à Mathieu et Libéro, malgré de brillantes
études littéraires, ils reviendront en Corse pour reprendre le bar du village et en faire un lieu de convivialité jusqu’au jour où la chute vient les surprendre, inexorablement.
J’ai aimé lire ce sermon car le style de Jérôme Ferrari est agréable, riche, percutant. Cependant, les Mathieu et Marcel m’ont vivement agacée. Aigreur absolue pour Marcel, et incapacité pour Mathieu. Un délice !
J’avoue d’emblée que c’est un livre qui ne me tentait pas du tout, rien que le titre me donnait envie de fuir. J’ai pourtant été plutôt rassurée par les premières pages et cette histoire contemporaine de deux amis d’enfance, Mathieu et Libero, qui reprennent un bar dans un petit village corse. En parallèle l’on suit la jeunesse de Marcel, le grand-père de Mathieu. L’écriture de Ferrari est intéressante, j’ai apprécié sa capacité à changer de style selon les passages, plutôt moderne et sobre quand il s’agit de Libero et Mathieu, plus travaillée et nerveuse quand
il s’agit de Marcel.
Malheureusement le soufflé est rapidement retombé, et l'histoire ne m'a pas semblé à la hauteur du style. J’ai trouvé l’ensemble assez confus, avec des références à Saint Augustin qui restent obscures pour le non-initié. On passe sans cesse d’un personnage à l’autre, et les différents caractères sont trop peu développés à mon goût. J’ai la sensation d’être passée totalement à côté de ce roman auquel je n'ai trouvé ni véritable sens ni cohérence, et que j’oublierai certainement très vite.
Déroutant. Tout au long de sa lecture, ce livre m'a déroutée. D'abord par son titre "Le sermon sur la chute de Rome" lorsque j'ai reçu ce livre, je m'attendais à découvrir un péplum, mais il n'en est rien, le récit est bien ancré dans notre monde contemporain. Le style de Jérôme Ferrari est également déroutant à la fois détaché et intimiste, aux phrases longues et parfois hachées, au vocabulaire à la fois châtié et familier. Je l'avoue, j'ai eu envie d'aimer ce récit, et je l'ai aimé parfois. Je me suis attachée à Marcel, mais j'ai eu aussi envie de rudoyer Matthieu, plus généralement, j'ai éprouvé quelques difficultés à m'attacher aux personnages du roman, peut être parce qu'ils sont nombreux, peut être parce que la psychologie de plusieurs d'entre eux m'a semblé creuse. Certains aspects du roman m'ont gênée, j'ai ainsi souvent eu du mal à établir la passerelle entre l'histoire de ce bar corse et le discours d'Augustin. Mais l'écriture fine et distanciée de l'auteur m'a aussi beaucoup touchée. Il se dégage de ce roman une impression de légèreté, alors même que le récit décrit l'amorce de la chute. "Le sermon sur la chute de Rome" restera pour moi un véritable ovni, mais paradoxalement, c'est un livre que je n'oublierai pas.
Je suis assez perplexe après la lecture de ce roman. Nul doute que l'auteur a un grand talent d'écrivain, même si je n'apprécie pas forcément les phrases très longues qui appesantissent le style. Toutefois, je n'ai pas vraiment compris l'objectif du livre.
L'auteur semble vouloir montrer que le monde est mauvais et que nos deux personnages, Libero et Matthieu ont eu tort d'abandonner des études de philosophie pour renouer avec leur village. Matthieu prépare une thèse sur Leibniz et Libero sur Saint Augsutin, quand ils abandonnent Paris et le monde intellectuel pour tenir un bar en
déshérence dans leur Corse natale. Ici, les hommes sont beaucoup plus "terre à terre" et il faut se méfier de tout.
Libero semble vouloir montrer que lui, enfant de paysan sarde peut être une personne respectée en Corse et Matthieu ne parvient pas à s'affirmer, tout comme son grand-père, Marcel qui fut sans cesse tenu à l'écart des grands évènements (famille, réformé pour les guerres, administrateur de seconde zone en Afrique).
L'auteur alterne des paragraphes sur la vie du bar, celle de Marcel et des épisodes sur la vie d'Aurélie, la sœur de Matthieu.
J'ai parfaitement perçu un malaise chez les personnages. Ils sont tous un peu désenchantés, ils bâtissent leur avenir sur de bonnes intentions mais la construction est chancelante. Pourtant, je n'ai pas réussi à cerner les origines de leur malaise.
Il me manque une réelle compréhension des personnages et un lien entre les différents personnages pour donner une cohésion à cette histoire intéressante de survie d'un petit bar de village.
J'ai lu ce livre en tant que Lecteur VIP Entrée Livre.
Livre de plus de 200 pages dans un style littéraire assez précieux mais d'une grande richesse lexicale, partagé en 7 chapîtres dont les titres, à l'image de l'histoire rapportée, se répondent en écho et sont tirés du "serment de Saint Augustin à Hippone pour consoler ses fidèles de la fragilité des royaumes terrestres", ce sont ici les membres de la famille Antonetti et Pintus comme la petite communauté des habitués du bar de ce petit village corse où se déroule l'essentiel des événements qui verront leur petit monde grandir et exploser.
Ce sont plus particulièrement Marcel
Antonetti, Matthieu Antonetti, Aurélie Antonetti et Libero Pintus auxquels s'attache Jérome Ferrari et son lecteur. Les moments de leur vie les plus cruciaux sont ici visités de l'intérieur avec pour scène principale le bar que Matthieu et Libero reprennent en main et re développent.. Le cadre choisi est la Corse, son histoire et sa culture sont merveilleusement rendus dans son immuable destin.
Outre les multiples rebondissements dans la gestion du bar de Marie Angèle, où se succèdent les gérants plus ou moins heureux ce sont les destins contrariés de Marcel qui voyait dans une carrière militaire la quête d'un destin glorieux mais qui ne le connut jamais, c'est aussi Matthieu né continental qui cherche à travers des études de philosophie (Leibniz) une raison d'être, mais qui finalement se perd en chemin avec la gérance de ce bar, celui de sa soeur Aurélie, archéologue sur les traces de Saint Augustin en Algérie se heurtant à la culture machiste, anti colionaliste de ce pays et enfin de Libero, ami sarde mais profondément insulaire, abandonnant ses certitudes après un master de philosophie dur saint Augustin pour bousculer et diriger Matthieu à travers la reprise du bar, peut-être celui le plus proche de la culture et de ses racines corses.
Récit très poétique parfois long dans la recherche d'uen écriture quasi précieuse, c'est le récit de vie de cette communauté autour d'un bar, tout d'abord intimiste puis à la limite du bar à hôtesses dans ses bouleversements, ses amours et ses jalousies puis finalement ses déviances pour finir en drame, intimement lié aux rapports entre Matthieu et Libero, leurs hésitations et leurs attentes les plus profondes.
J'avoue m'être parfois accroché pour poursuivre cette lecture mais ne le regrette nullement.
J'ai été un peu désappointée avec cette lecture. Après le dernier Laurent Gaudé, je serai bien restée un peu plus longtemps dans l'époque riche, mais trouble de l'Antiquité. Ne faîtes donc pas comme moi, ne faîtes pas confiance aux titres des ouvrages ! Grrrrrrrrr
Rome ne s'est pas bâtie en un jour, mais sa chute, longue elle-aussi, inspire parfois des comparaisons curieuses (mais expliquée).
Marcel et Matthieu, son petit fils, sont des protagonistes qui ne peuvent que nous toucher. Leur histoire de famille, cela pourrait être la nôtre.
On tient en main comme deux fils d'Ariane
et on les suit. Peut importe les années écoulées.
Ce qui m'a en revanche ennuyé, c'est que d'autres pistes sont apparues, mais on les a mise de côté, voir complètement oubliées. Dommage, je me suis sentie quelque peu frustrée par ces possibles non explorés.
J'ai apprécié le style d'écriture même si parfois, il faut être attentif à ce que l'on lit, sous peine de se perdre.
Les descriptions sont belles, pas ennuyeuses et détaillées pour nous sembler toujours plus vivaces. La Corse, cette ile de beauté, le mérite.
Voilà une lecture qui fait réfléchir, qui pose des questions assez simples, mais dont les réponses sont au contraire complexes, embrouillées, emmêlées.
Vit-on notre existence ou passons-nous notre temps à la rêver ?
Chronique d'une fin annoncée, c'est un bel ouvrage qui mérite l'attention de lecteurs venus d'horizons divers pour une problématique universelle. Heureusement que la littérature est là pour nous sauver…
Le quatrième de couverture m'avait rebutée, j'avais donc laissé le livre de côté un moment pour tenter de faire abstraction de cet a-apriori à la lecture. Malheureusement le ton pompeux du résumé annonçait celui du livre. Que les phrases paraissent longues ! Le rythme phrastique interne fait défaut.
L'idée de faire revivre un sermon antique du premier grand chrétien, Augustin, à la lumière de la vie contemporaine est bonne ; mais il manque quelque chose. La description de la Corse a beau paraître réaliste, les vies de Marcel et de son petit-fils Mathieu s'étirent. Peut-être
est-ce la quasi impossibilité de s'identifier qui gêne. La reprise réussie du bar puis sa chute fracassante sont caricaturales et bien trop annoncées par des prolepses. On est loin de la finesse du "roseau pensant" de Pascal, auquel on ne peut s'empêcher de penser quand on lit le nom d'Augustin. On peine à distinguer la grandeur de l'homme dans cette élaboration du "meilleur des mondes possibles" sous la forme d'un bar graveleux, tenu par Mathieu et Libéro, son ami d'enfance.
La vie de Marcel, ancien administrateur des colonies, est encore moins exploitée que celle de Mathieu.
Ainsi, on reste sur sa faim et je termine le livre, remplie de désillusion comme les personnages.
Un livre magnifique, superbe, sur deux jeunes adultes qui décident de partir ouvrir un bar en corse. Un roman de Jérôme Ferrari qui sait toucher juste et aller au fond des choses! Bravo!
Ce roman, très bien écrit, est effectivement très prometteur. Les 50 premières pages emportent le lecteur vers deux chemins de vie très différents qui donnent envie de tourner les pages et d'en apprendre plus sur ces deux personnages que sont Marcel et Matthieu son petit-fils.
La Corse se révèle être un cadre magnifique pour deux histoires éloignées par le temps et pourtant si proches. L'auteur maitrise les descriptions, il campe des personnages et des lieux très convaincants, attachants et sans cesse en équilibre instable entre ce qu'ils souhaiteraient vivre et ce qu'ils vivent
en réalité.
Le fil ténu entretenu avec St Augustin se développe peu à peu pour prendre toute son ampleur à la fin du roman et justifier ce titre et ce cheminement.
Malheureusement, j'ai trouvé qu'il y avait un déséquilibre entre l'histoire de Marcel, forte et racontée avec une langue précieuse, et celle de Matthieu, plus terre à terre et d'une écriture différente.
Les personnages secondaires auraient mérités d'être plus développés, ce qui aurait pu renforcer les effets de miroir ou d'opposition.
C'est donc un roman plaisant, mais j'ai été géné par cette construction qui part dans tous les sens et laisse des fils se tendre pour les oublier ensuite.
Certes, la chute est inéluctable et c'est ce qui guide l'ensemble, mais elle est également trop annoncée. On sait qu'elle doit arriver et qu'ils chuteront tous dès qu'ils apparaissent.
C'est dommage.
J'ai eu besoin de quelques jours après la lecture de ce roman pour pouvoir prendre le recul nécessaire et tenter d'en faire une critique juste et fidèle à mon ressenti de lectrice.
Tout d'abord, il est important de féliciter encore une fois l'écriture belle et précise de l'auteur. Ses phrases sont incisives et en même temps riches de sens. Ses écrits ont du relief, de la couleur, des odeurs. Les personnages sont tellement réels, le monde décrit fidèle au notre, parfois âpre et intransigeant.
C'est un roman qui ouvre la réflexion quasi philosophique sur l'écart entre la vie que
l'on croit mener et ce qu'elle est en réalité.
Pour illustrer cette vaste notion, l'auteur a tissé deux histoires, celle de Marcel qui s'étend de 1918 à nos jours. Aujourd'hui patriarche d'une famille en souffrance, il n'a jamais pris les bonnes décisions pour mener à bien sa vie ni protéger les siens.
La seconde histoire, que nous suivons au fil des pages est celle de Matthieu, son petit fils, qui redonne vie à un bar au centre d'un petit village corse. Contrairement à Marcel, Matthieu fait des choix pour sa vie, ce qui ne change rien à l'inévitable chute qui l'attend.
Le Sermon sur la chute de Rome d'Augustin, réécrit dans les dernières pages par Jérôme Ferrari, ne vient qu'accroitre cette notion, parfois peu simple à saisir, des vies et mondes que l'on se construit jusqu'à leur effondrement.
Je n'avais jamais lu Jérôme Ferrari et je dois avouer que l'idée de mêler les sermons de Saint-Augustin du Vème siècle à une "saga" familiale corse, me paraissait une idée assez curieuse... Et j'ai plongé avec délices dans cette superbe écriture où la beauté des mots, des interminables et pourtant si courtes phrases m'ont complètement séduite.
Outre les sermons de l'excellent prédicateur que fut Saint-Augustin, annonçant la future chute de Rome, nous suivons à travers le siècle, la vie de Marcel, personnage désabusé et cynique et de son petit fils Matthieu qui abandonne ses
études parisiennes pour revenir au village et "reprendre" le bar familial.
Nous sentons poindre le drame qui inévitablement viendra bouleverser tous ces destins.
Je ne sais si c'est parce que je suis corse moi-même, mais combien la description des personnages, de leur mentalité, leurs habitudes, est juste et tellement réelle !!!
Un très grand moment de lecture qui me donne envie de découvrir les autres romans de l'auteur.
En 410, St. Augustin prononce plusieurs sermons pour aider les chrétiens à surmonter le traumatisme causé par la prise de leur ville éternelle : Rome, par les païens. Jérôme Ferrari dans ce roman fait un parallèle entre cette descente aux enfers historiques et la destinée de deux jeunes garçons de notre époque Matthieu et Libero. Dans les deux cas, les mondes basculent très rapidement dans les ténèbres. Après des études de philosophie à Paris, les deux jeunes reprennent la gérance d'un bar dans un petit village de Corse et tente d'en faire un paradis sur terre. Le grand père
de Matthieu y est encore installé, désenchanté par son propre parcours.
On veut y croire, on les soutient dans ce retour au pays natal et puis tout dérape très rapidement et la fin d'un monde rêvé leur éclate à la figure.
Ce roman, allégorie de nos crises contemporaines, m'a plu par son écriture limpide et d'une justesse raffinée, du coup j'ai envie de lire les autres ouvrages de Ferrari.
"Ce que l'homme fait, l'homme le détruit" c'est ce qu'illustre parfaitement ce roman. Le sermon de St Augustin qui termine le roman est tout à fait d'actualité et peut nous apporter des pistes de réflexion dans nos propres vies.
Un beau roman pour cette rentrée.
un vrai coup de coeur pour ma part; je découvre Jérôme Ferrari et j'aime.... j'aime son style, son histoire, sa sensibilité, la justesse de ses mots....j'ai été prise dès les premières pages dans cette histoire familiale, cette fresque, ces liens familiaux que l'on découvre au fil des pages.
Ce livre est écrit avec beaucoup de poésie. Les phrases sont parfois longues mais coulent avec légèreté et profondeur. Les mots sont justes.
on découvre la vie de Marcel, né après la seconde guerre mondiale puis celle de deux amis d'enfance qui reprennent un bar en Corse et on se demande
ce qui peut bien les relier.
A lire sans hésiter!
Deux fils conducteurs s'enchevêtrent au long de ce roman, qui tous deux évoquent un thème à la portée universelle, la fin d'un monde, peut-être aussi la fin des illusions, la fin de la jeunesse. Une société donnée n'est pas éternelle, elle naît, vit et meurt, il faut en faire son deuil avant de pouvoir passer à autre chose, et Jérôme Ferrari l'écrit magnifiquement. J'ai été sous le charme tout de suite, et cela ne s'est pas démenti au fil des pages.
On rencontre tout d'abord Marcel, petit dernier d'une fratrie des environs de Sartène. Né après la première guerre mondiale,
il traverse le siècle comme le symbole d'un monde en train de disparaître, de façon particulièrement marquée dans cette Corse rurale pétrie de traditions. Beaucoup plus tard, deux jeunes hommes originaires du village décident sur un coup de tête de reprendre le bar local que plusieurs gérances malheureuses ont laissé péricliter. Mais même un petit monde comme celui d'un café de village doit connaître une fin.
Les liens entre les personnages apparaissent petit à petit, associés aussi à l'histoire d'Augustin et du sermon qu'il prononça en Afrique du Nord à ses fidèles effarés de la prise de Rome par les barbares. Cela est superbement construit, amené et, désolée de me répéter, l'écriture m'a subjuguée. Ce roman est un coup de cœur et je compte bien me rattraper en lisant les précédents ouvrages de l'auteur.
Je n'avais encore jamais lu Jérôme Ferrari et, à la découverte du titre, je me suis dit qu'il s'agissait surement d'un roman historique... Mais comment résister à Rome ?
Pourtant, la lecture de la 4° de couverture a sur créer la surprise : L'histoire se déroule en Corse, dans un petit village, et de nos jours, qui plus est.
A travers l'histoire de 2 amis d'enfance qui réalisent leur rêve, c'est l'histoire de leur famille et de leur village que nous découvrons... et finalement, nous découvrons tout un Monde.
L'écriture de Jérôme Ferrari est faite de longue phrase et pourtant
son style est agréable, plein de poésie et du poids des dits et des non-dits.
Une vraie belle découverte.
C’est sous un format PDF que je découvre ce livre, mais une fois surmonté ce détail, j’ai laissé les mots de Jérôme Ferrari m’envahir.
Chronique familiale sur plusieurs générations ? Oui, mais pas seulement. Chronique sur l’impossibilité de vivre sa vie rêvée ou de rêver sa vraie vie ? Également. Chronique sur l’inéluctable fin des mondes ? Aussi. Il y a tout ceci dans « le sermon sur la chute de Rome » avec en plus et non des moindres, le style de l’auteur. Certaines descriptions sont superbes.
« Mais nous savons ceci : pour qu’une monde nouveau surgisse,
il faut d’abord que meure un monde ancien. Et nous savons aussi que l’intervalle qui le sépare peut être infiniment cours ou au contraire si long que les hommes doivent apprendre pendant des dizaines d’années à vivre dans la désolation pou découvrir immanquablement qu’ils en sont incapables et qu’au bout du compte, ils n’ont pas vécu. »
Nous sommes en Corse. Marcel, vieil homme aigri, égrène ses souvenirs lui qui n’a jamais pu réaliser son rêve de s’élever dans la société. Il y eut toujours un obstacle insurmontable et il restera définitivement en marge de sa vie. Son retour au Pays n’est pas ce qu’il aurait voulu et il passe son temps à contempler une vieille photo sur laquelle il ne figure même pas. Le vide est sa vie. Le souvenir de la scène avec la putain, crue et pleine de désespoir suivra Marcel comme une trace honteuse. C’est presque un résumé de sa vie, toujours cette honte qu’il traînera.
Par contre, il sera le coup de pouce et permettra à son petit-fils de revenir s’établir dans la Corse que ses parents, cousins germains, ont fui. Matthieu et Libero prennent un bar dans leur village. A partir de cet instant, à eux la belle vie avec des serveuses accortes, l’alcool coulant à flots. Voici ce qu’ils étaient devenus, alcooliques, fêtards, je-m’en-foutismes, égoïstes, cyniques…la nuit de veillée du jeudi saint les dépeint très bien. Puis le livre s’enflamme et tout va crescendo jusqu’au coup de pistolet final.
Matthieu croyait servir son rêve alors que, comme le dit sa sœur Aurélie « il demeurerait pour toujours la petite merde en laquelle il s’était métamorphosé en un temps record, avec un talent qui forçait l’admiration, elle était prête à le reconnaître et personne ne pourrait plus l’aider car il serait trop tard, et les jérémiades lui seraient interdites, comme le confort des regrets… »
Pour clore ce livre le sermon de Saint Augustin que Jérôme Ferrari nous rend si facile et agréable à lire. Il permet une focalisation sur la fin des mondes, la faillite des vies de Matthieu et Marcel, entres autres. Ce sermon garde toute sa modernité alors que, soi-disant, nous serions à la fin d’un monde.
Un livre fort, un style différent et peu banal. Je n’avais pas de résumé, ne suis pas allée à sa recherche et ce fut, de bout en bout, une bonne découverte.
Je n'avais jamais lu Jérôme Ferrari dont la bibliographie compte déjà six romans et dont les derniers ont été couverts de prix divers et variés.
"Le sermon de la chute de Rome" ! Avec un titre pareil, je n'avais aucune envie de lire ce roman. L'idée de passer ma journée avec un livre vraisemblablement historique autour ou sur un discours de Saint Augustin ne me disait vraiment rien.
La lecture de la quatrième de couverture élimina cependant la possibilité de me retrouver dans l'antiquité et annonce très sérieusement : " Empire dérisoire, ..., un petit village corse se voit ébranlé
par les prémices de sa chute à travers quelques personnages qui, ...., ont, dans l'oubli de leur finitude, tout sacrifié à la tyrannique tentation du réel sous toutes ses formes,...". Là je me suis dit qu'il allait falloir que je m'accroche aux pages et que je prévoie vite fait un dictionnaire philosophique à portée de main, pour digérer ce que j'entrevoyais comme un pensum.
Et la réalité fut toute autre. Ce roman m'a tout simplement passionné et emporté ! (A croire que les éditions Actes Sud réservent ce bijou à quelques initiés soigneusement choisis grâce à leur résumé passablement alambiqué !)
Nous sommes donc en Corse où nous allons suivre la destinée de deux personnages : Marcel, dernier rejeton d'une famille épuisée par la pauvreté et la grande guerre et Matthieu, son petit fils, incorrigible rêveur qui pense donner un sens à sa vie en prenant la gérance d'un bar dans le patelin de son grand-père.
Et nous allons assister à deux désillusions, deux chutes comme l'indique le résumé de l'éditeur. Une lente, celle de Marcel, qui traversera le siècle toujours en marge de la grande histoire et toujours à côté de ses rêves et l'autre aussi rapide que tragique.
Ces deux parcours décrivent la fin de deux mondes : le monde disons de la France jusqu'à la perte de ses colonies que Marcel côtoiera hagard et sans illusion et au travers de la vie de son petit-fils, le monde d'aujourd'hui dont le bar et les personnes qui le fréquentent en sont la parfaite reproduction.
Tout cela pourrait être lourdement symbolique mais c'est sans compter sur l'écriture absolument époustouflante de Jérôme Ferrari qui, avec la précision d'un entomologiste, accompagne ses personnages au plus profond de leur être, nous faisant partager comme rarement toutes leurs tentations, leurs sentiments. Un mot sur le sermon que saint Augustin prononça lors de la chute de Rome. Malgré son caractère religieux (pas ma tasse de thé), il clôt le roman avec force, donnant au lecteur un éclairage lumineux et (forcément) brillant. Rendre Saint Augustin lisible et passionnant au pauvre esprit que je suis, est l'un des nombreux atouts de ce livre.
Premier coup de coeur de cette rentrée littéraire, "Le sermon sur la chute de Rome" est un roman brillant et lucide qui sait saisir une photo impitoyable du monde passé et actuel tout en gardant l'attrait d'un grand roman.
Ecriture virtuose
Marcel naît en 1918 dans un village corse perdu dans les montagnes, des décennies plus tard son petit fils Matthieu qui n'a jamais grandi en Corse revient tenir un bar tandis que sa soeur Aurélie travaille en Algérie sur un chantier archéologique. A travers ces trois personnages à la poursuite de mondes qui s'éteignent Jérôme Ferrari fait revivre l'histoire d'une famille sur 3 générations avec Saint Augustin et son sermon sur la chute de Rome en toile de fond.
Au delà de la saga familiale, c'est l'écriture magnifique qu'il faut saluer: voilà un auteur qui joue avec le français avec talent !