Visite d’une exposition au sein de la bibliothèque…. Bien sûr, certains livres sont mis en évidence par la bibliothécaire, bien sûr, j’ouvre un ouvrage et….. je m’envole, je ne suis plus avec les autres, je suis dans la boutique du libraire.
« Poudoupoudoupoudou », je suis entrée. Ah oui, ne pas confondre : « Pompompidou » susurré par la grande Marylin et « Poudoupoudoupoudou » bruit que fait la porte du libraire.
Je suis entrée, je me suis fondue dans le décor, j’ai regardé vivre le Libraire, je l’ai écouté.
Les livres et les tisanes nourrissent notre homme
et les livres se nourrissent de son atmosphère, l’un ne va pas sans les autres. Chaque « Poudoupoudoupoudou » annonce l’entrée d’un client singulier, les clients pluriels, c’est-à-dire les couples « coupli, coupla !» ne sont pas admis dans son antre. Il se refuse à eux et peut se cacher sous son bureau pour ne pas les affronter. Il faut dire que c’est un tri-amoureux. « De toutes les femmes qui étaient tombées dans le piège de sa librairie, le libraire n’en avait aimé que trois qui lorsqu’il pensait à elles n’en formaient plus qu’une qui était devenue l’amour perdu du libraire ».
Les livres pour enfants sont disposés à leur hauteur, un microclimat règne au rayon des livres philosophiques, plusieurs éditions d’Anna Karina remplissent une seule étagère, un seul guide de voyage existe chez lui, le Dalaï lama vient lui rendre visite pour trouver le livre sur la vie. A la dame en noir avec sa faux, il donne un livre de poésie et elle devient la dame en blanc, mais hélas le « Poudoupoudoupoudou » de sortie lui rend sa couleur première. Les témoins de Jéhovah passent souvent chez lui proposer la joie et le bonheur, Dieu entre ou sort selon les invectives ou les mots gentils du Libraire. Le Libraire s’offre une tisane après chaque client, il en choisit la plante selon humeur
S’il vous dit : « Il y a beaucoup de choses intéressantes à apprendre sur les icebergs », fuyez vous n’êtes pas ou plus le bienvenu !!
Régis de Sá Moreira, par l’absurde parle de l’amour du livre, de la lecture, de la mort, de Dieu…. Sa librairie me rappelle un sujet vu à la téloche. Une petite librairie où aucun livre n’était jeté et où il n’y avait qu’un passage entre deux murs de livres ; le libraire me fait penser à celui du bouquin.
Je ne sais pas comment parler de ce livre déjanté, qui n’a ni queue ni tête, seulement des pages, des livres, des clients, beaucoup d’empathie et de poésie. Un seul conseil, LISEZ-LE, relisez-le.
Encore un livre que je vais rendre à regret à la bibliothèque !
L'ivre de lecture !
Le libraire ou l'ivre de lecture...
L'amour des livres est-il soluble dans la tisane ?
Par sa plume légère, teintée d'une douce mélancolie, Régis de Sa Moreira nous convie à une insolite rencontre.
Qui est ce bien curieux personnage, un brin misanthrope et fantasque, ce libraire lové, de jour comme de nuit, dans sa boutique ?
Tisanophile, icebergologue, notre homme !
Il aura bien mérité ces néologismes saugrenus.
Faisons lui confiance.
Poussons la porte de sa librairie " poudou-poudou-poudou" et laissons le charme agir... !