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Quatrième titre de Denis Montebello sur publie.net, on commenceà repérer les points forts, les traces et les routes de l'ami de La
Rochelle. Dans 1 (Lien -> #nb1)], avec le photographe Jean-Louis Schoellkopf, cette
attention aux signes du réel, à comment on s'installe, circule,
habite. Dans Calatayud (Lien -> http://www.publie.net/tnc/spip.php?article95), ce travail en profondeur sur lesétymologies des noms de personne et de lieux, et la trappe ouverte
alors à l'histoire, à l'archéologie.
Dans Le
cactus car il capte, ce faux dictionnaire à la manière du
Flaubert du Dictionnaire des idées reçues, l'idée qu'en
scrutant le langage on retrouve toute la peau du monde, au plus
vif, politique comprise.
Dans ces 130 pages, ces trois courants se croisent à chaque
endroit. Chroniques ? Oui, si on considère qu'il s'agit de
textes courts, façon Gracq de Lettrines, ces textes debord de route, prenant appui sur un point concret de la
traversée quotidienne.
D'ailleurs, c'est le moment où Denis
Montebello a ouvert un blog, et ces textes au fil de la vie y ont
naturellement trouvé accueil : cotojest (Lien -> http://cotojest.over-blog.com/) (ce que ça veut dire, cotojest,
c'est expliqué dans Lachambre voyage !).
Mais c'est plus compliqué. Et, si ça nous concerne, c'est que la
question concerne la littérature même : le roman
pourquoi pas, nous en sommes pétri, nous nous sommes forgés
nous-mêmes, et notre imaginaire comme notre relation au monde, par
le roman.
Mais s'il s'agit d'aller toucher cette peau des jours, la
fonction langage doit être réouverte, il y a besoin d'autres outils- la chronique avec ses coups de zoom, ses dérives, sa
liberté d'appréhender tout droit le réel, des types avec vous qui
attendent dans un aéroport, ou la façon dont un plat de pauvre, la
pomme de terre râpée et frite en beignet, surgit sous des noms
différents en Lorraine, à Praque ou en Pologne, c'est un outil
littéraire qui hérite et prolonge le roman.
Et c'est bien le
défi aussi de notre aventure numérique : nouvelles formes
d'écriture et de diffusion pour un rapport plus serré au monde.
À preuve cette première histoire, hantée par la silhouette de
Robert Walser et une histoire que j'avais reproduite sur tiers livre (Lien -> http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article1389), et surtout d'un poème où
Walser, le Suisse, évoque Mélusine, notre légende poitevine :
assez à Montebello pour déballer sa trousse à traverser les pays et
les temps.
Et plus compliqué parce qu'on le connaît comme prestidigitateur,
le Montebello : il y a un départ, l'opportunité d'un voyage en
Pologne, pour des conférences dont l'objet, la langue,
l'étymologie, croise ces chroniques.
On y croisera aussi Bertrand
Redonnet, dont le Chez Bonclou (Lien -> ), sur
publie.net, croise dans des eaux cousines, et dont on suit depuis
longtemps aussi le blog 2 (Lien -> #nb2)].
C'est ce voyage en Pologne qui va servir de matrice à ces
variations, leur donner à la fois contrainte et liberté. Alors oui,
littérature quand on croisera Échenoz ou Bergounioux, étymologie
quand les voies romaines croisées font passer d'une usine de sucre
en poudre qui ferme à Sermaize (tiens, on l'avait filmée pourPaysage fer) aux inscriptions sur les boîtes roses de sucre
Daddy de nos supermarchés, et de làà ces obscurs mouvements de
peuple qui ont fait la vieille Europe.
Et suivre la piste,
apparemment toute modeste mais qui mènera si loin, de ces plats du
pauvre, la pomme de terre ou le pâté de viande, qui disent la
nécessité et le besoin, mais aussi l'enfance et les racines
communes sous les mots de toute langue...
Très heureux d'accueillir ce nouveau fil d'écriture de Deins
Montebello. Et comme aux autres blogueurs, Philippe Didion (Lien -> http://www.publie.net/tnc/spip.php?article120) (qu'on croisera lui aussi dans ces
chroniques), oeuvre ouverte, appelée àêtre augmentée (les mises à
jour seront automatiques et gratuites pour nos abonnés et
lecteurs).
présentation bio et biblio (Lien -> http://www.letempsquilfait.com/Pages/Auteurs/Montebello/montebello.html) de
Denis Montebello au Temps qu'il fait.