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La " précarité professionnelle " touche l'ensemble de la
jeunesse française, plus particulièrement les jeunes les moins
qualifiés, et parmi eux, les femmes.
Statistiquement les jeunes femmes apparaissent comme les grandes perdantes des processus de restructuration des marchés du travail, à l'œuvre depuis les années 80. Mais, lorsque le regard du chercheur quitte les paramètres macrosociaux pour entrer dans la complexité des pratiques quotidiennes individuelles, la " précarité professionnelle " se révèle alors tout autre.
Une recherche menée à la fin des années 90 au sein d'une Mission Locale, auprès d'un public de jeunes, hommes et femmes, en parcours d'insertion, met en évidence l'investissement sexuellement différencié du monde du travail.
Si les jeunes hommes investissent l'espace professionnel comme lieu exclusif de réalisation de leur identité sociale, les jeunes femmes en situation de précarité professionnelle tendent à se replier sur l'espace familial.
Quand la précarité se constitue en état, non plus transitoire, mais permanent, les femmes tentent d'échapper, par la maternité, à la souffrance engendrée par cette non-reconnaissance professionnelle.
Pour les hommes, il n'y a pas d'autre échappatoire que l'espace professionnel lui-même, et la souffrance est alors totale.