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Prix Femina étranger.
La Porte est une confession. Magda Szabó retrace sa relation avec Emerence (prénom à consonance princière en hongrois) Szeredás, originaire de la même province quelle, qui fut sa femme de ménage pendant une vingtaine d'années. Sa compatriote mais aussi son contraire : l'une est vieille, l'autre jeune, l'une sait à peine lire, l'autre ne respire que par les mots, l'une arbore l'humilité comme un blason, l'autre l'orgueil de l'intellectuelle cultivée.
Et pourtant la vieille servante va tout apprendre à l'écrivain adulé, car elle est bonne, fondamentalement généreuse ; dès qu'il s'agit de sauver une vie, que ce soit celle d'un Juif, d'un Allemand, d'un voleur ou d'un chaton abandonné, Emerence ne réfléchit pas une seule seconde.
La narratrice fait le portrait haut en couleurs de ce personnage lumineux au caractère difficile et singulier, qui agit en véritable despote sur son entourage et qui refuse à quiconque l'accès à son domicile.
Poignant et authentique
"La Porte", c'est l'histoire d'une relation compliquée entre deux femmes que tout oppose. Dans la Hongrie du début du siècle, Magda raconte le lien étrange qui l'a unie pendant plus de 20 ans à sa femme de ménage, Emerence. Dans un chaos d'incompréhension mutuelle, des liens solides de respect puis d'amitié se forment. Pourtant, la porte de la maison d'Emerence reste farouchement close. La femme vit seule, recluse. Curieuse, Magda fera tout pour percer les mystères entourant son amie.
"La Porte", c'est un récit bouleversant mais aussi des personnages qui vous marqueront invariablement. Magda fait vivre son récit, mais aussi ses personnages, avec une réelle maîtrise des mots. Et quand vous refermez la dernière page, vous aurez l'impression d'avoir toujours connu l'indomptable Emerence.