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1829. La Comédie humaine - Études de moeurs. Premier livre, Scènes de la vie privée - Tome I. Premier volume de l'édition Furne 1842. Drapier, monsieur Guillaume tient boutique à Paris. Il a deux filles à marier, et prévoit d'unir l'aînée, mademoiselle Virginie, à son premier commis. La cadette, mademoiselle Augustine, va s'éprendre d'un jeune artiste. Deux mariages, deux destins opposés. Dans ce roman placé en tête de La Comédie Humaine, Balzac traite plusieurs de ses thèmes favoris, les oppositions entre le passé et le présent, la vie d'artiste et la bourgeoisie, la prudence qui dure et la passion qui détruit.
Extrait : Guillaume avait deux filles. L'aînée, mademoiselle Virginie, était tout le portrait de sa mère. Madame Guillaume, fille du sieur Chevrel, se tenait si droite sur la banquette de son comptoir, que plus d'une fois elle avait entendu des plaisants parier qu'elle y était empalée. Sa figure maigre et longue trahissait une dévotion outrée. Sans grâces et sans manières aimables, madame Guillaume ornait habituellement sa tête presque sexagénaire d'un bonnet dont la forme était invariable et garni de barbes comme celui d'une veuve.
Tout le voisinage l'appelait la sour tourière. Sa parole était brève, et ses gestes avaient quelque chose des mouvements saccadés d'un télégraphe. Son oil, clair comme celui d'un chat, semblait en vouloir à tout le monde de ce qu'elle était laide. Mademoiselle Virginie, élevée comme sa jeune sour sous les lois despotiques de leur mère, avait atteint l'âge de vingt-huit ans. La jeunesse atténuait l'air disgracieux que sa ressemblance avec sa mère donnait parfois à sa figure?; mais la rigueur maternelle l'avait dotée de deux grandes qualités qui pouvaient tout contre-balancer?: elle était douce et patiente.
Mademoiselle Augustine, à peine âgée de dix-huit ans, ne ressemblait ni à son père ni à sa mère.
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études de mœurs,
Monsieur Guillaume, marchand drapier, successeur de Monsieur Chevrel et ami de Jean-Jérôme Cardot, quoique riche et puissant vit dans l’austérité la plus complète, approuvé en cela par son épouse et ses deux fillesMonsieur Guillaumeet Virginie. Cependant ce paisible négoce va être troublé par l’arrivée de Théodore de Sommervieux, aristocrate, peintre, amoureux de la beauté en général, volage, mais voué corps et âme à son art. Lorsque l’histoire commence, Théodore est en admiration devant Augustine qui apparaît à la fenêtre d’une vieille maison dans un vieux quartier de Paris. Théodore semble ne plus pouvoir détacher son regard de ce portrait vivant. Éperdument amoureux d’Augustine ou de l’idée qu’il se fait d’elle, il demande sa main et l’épouse malgré les réticences de Monsieur Guillaume, et encore plus de Madame, qui voit d’un mauvais œil ce changement de classe pour sa fille. À juste titre car, les premiers feux de l’amour passés, Théodore ne trouve plus aucune consistance (aucun répondant ?) à sa femme, qui lui paraît fade. Théodore a besoin de sensation fortes. Il va les chercher chez une créature cruelle, la duchesse de Carigliano, qu’Augustine vient ensuite supplier de l’aider en lui donnant des recettes de séduction. Mais les conseils de la duchesse n’ont aucun effet sur le comportement d’Augustine, qui dépérit et meurt de chagrin. -w