En cours de chargement...
L'ambition de ce livre est d'éclairer - autant que faire se peut - les axes majeurs de l'esthétique de Walter Benjamin. Prétexte en a été donné par un certain nombres d'attaques, souvent plus politiques qu'esthétiques, contre un auteur qu'on ferait bien passer pour " totalitaire ", " brun " ou " rouge " c'est selon, " idéaliste " et " matérialiste " en même temps. Et comme il aurait été évidemment hostile à toute privation néo-libérale du jugement de goût, comme à toute définition de l'art pour l'art, la philosophie analytique peut servir d'appoint.
Bref, Benjamin constituerait bien la cible commode en vue de la refondation de la droite plurielle ou pour le positivisme médiologique. L'analyse des textes permet de caractériser la continuité d'une esthétique non phénoménologique, mais pourtant attachée à restituer la puissance des phénomènes originaires (la couleur, la drogue, la rumeur, la fantasmagorie, la langue de vérité, l'ornement) esthétique non marxiste car donnant toute son importance au spectacle des images, néanmoins attachée aux appareils, finalement plutôt païenne que messianique.
Une esthétique qu'on ne peut enfermer dans les cadres académiques puisque dépendant d'une typologie des temporalités. Une échappée hors des esthétiques heideggeriennes. Le parti pris des textes réunis ici consiste en une mise en perspective de Benjamin ou mieux en une communication d'auteurs non contemporains : Lefort, Clastres, Lyotard, Lessing, Descartes, Mapplethorpe ; Flüsser, Morin, Blanchot, Adorno, Flaubert, Bachofen.