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Au cours du XIXe siècle, l'île de Malte connaît deux
problèmes majeurs : un territoire exigu surpeuplé et des
conditions économiques difficiles. Cette situation va favoriser
une émigration importante vers les côtes africaines et
notamment la Tunisie. Un siècle et demi plus tard, lors de
l'indépendance de ce pays (1956), la majorité des descendants
des premiers immigrés rejoindra la France.
Basé sur des
entretiens et sur la consultation d'archives, cet ouvrage
interroge les processus de transmission générationnelle de ce
groupe minoritaire issu d'une double émigration. Après avoir
évoqué la part d'Histoire commune entre Malte et la Tunisie,
pays où Orient et Occident se sont croisés au cours des siècles,
il pose la problématique de l'identification des premiers
migrants au territoire d'accueil, au regard de deux
caractéristiques de la culture maltaise : la spécificité d'une
langue d'origine arabe et l'attachement à la religion catholique.
L'ouvrage pose l'hypothèse d'une transmission en négatif de la
culture maltaise due non seulement au colonialisme français
mais aussi aux mythes du territoire d'origine du migrant.
L'entrée de Malte dans l'Union européenne n'est-elle pas
constitutive, pour ces descendants d'immigrés, d'un mythe des
origines reconstruit ? La question de la transmission
n'implique-t-elle pas, pour ces descendants d'immigrés, celle
de l'origine, d'un Orient et d'un Occident où intervient le
regard sur l'Autre, le supposé différent ?