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Non-dit et ambiguïté plongent le lecteur dans la modernité de l'œuvre de Julien Green. Car cette œuvre que la limpidité du style apparente à une étendue d'eau transparente est un océan sans fond, trouble et inquiétant. Ballotté entre le refus de dire, la terreur de ne pouvoir trouver les mots pour dire et le désir de dire le Tout, le romancier ne cesse d'écrire une couvre ouverte, un texte scriptible, où l'art de dire en disant autre chose, l'art de dire l'indicible ou de suggérer par des mots qu'il est impossible de dire, créent vertige et excitation du lecteur.
Dans ce royaume de l'indécidable, l'ambiguïté triomphe.
Elle voue à l'incertitude les sexes, les caractères, les conduites et jusqu'à l'existence de la réalité, tandis que le sens des mots, des citations et des titres oscille d'une interprétation à l'autre.
Mais le silence pour Green comme pour tout homme est aussi d'ordre existentiel. Le Journal et l'Autobiographie en font très naturellement un sujet de méditation, sans lui ôter l'ambiguïté de ses valeurs.
Julien Green (1900-1998), écrivain américain d'expression française, qui a toujours vécu à Paris.
a publié une œuvre immense et singulière qui lui a valu très tôt la célébrité. En 1971. il a été élu à l'Académie française. Son Journal, très apprécié pour son naturel et la profondeur de sa méditation religieuse, est l'un des plus longs du XXe siècle (18 volumes).