C’est l’histoire de quelqu’un qui ne fait rien ou pas grand chose. Un écrivain qui devrait écrire mais qui préfère lire un poète japonais dans son bain ou ailleurs, et qui n’a donné qu’une seule chose : un titre. Mais quel titre! Je suis un écrivain Japonais et voilà le monde qui s’emballe autour de lui et qui l’emporte dans un tourbillon qu’il n’aurait pas imaginé.
Au delà de la réflexion sur l’acte d’écrire Dany Laferrière nous conduit à des réflexions encore plus abyssales : l’Exil et que signifie appartenir à une nation, qui le décide et pourquoi.
En
lisant ce livre je n’ai pu m’empêcher de penser à La salle de bain de Jean Philippe Toussaint. Il y a une proximité entre ces deux livres, dans le traitement du découpage du texte, dans l’adoption du point de vue, dans ce anti héro qui se prélasse et ne fait pas grand chose. Mais l’histoire est toute différente. Chaque chapitre est une micro histoire avec un titre qui s’imbrique dans une autre, un peu comme des poupées russes. Aux frontières de la philosophie, de la réalité et du rêve, l’auteur nous dépeint à travers le kaléidoscope d’un écrivain, notre société par petites touches. Sans jamais savoir vraiment de qui il nous parle, si c’est de lui même ou de son personnage, Dany Laferrière nous conte non sans humour et sans sarcasme, ce quotidien d’écrivain, ce qui le nourrit. Il y fait se côtoyer et frôler Bjork, Basho et des peintres vaudous.
Ce livre qui n’est pas une histoire au sens où on l’entend, ressemble plus à de petites perles qu’il faut saisir et assembler en un collier, des petits récits qui nourrissent nos propres réflexions, nous invitent à nous questionner.
Ne pas chercher à compendre ;-)
Une lecture amusante et surprenante ; à chaque nouveau chapitre, on se demande où l’auteur va nous emmener, et puis on finit par arrêter de se poser la question :-)