Suite à l'avis de Gaëlle lors des coups de coeurs des lecteurs 2014 (et je l'en remercie), j'ai fait l'acquisition du dernier roman de Valérie Zenatti "Jacob, Jacob".
Ce livre est une très belle découverte. Et pourtant l'histoire n'est pas "rose" puisqu'elle évoque l'engagement dans l'armée française d'un jeune juif brillant vivant à Constantine.
Un juif que les français ne veulent plus dans leur école, mais qu'ils acceptent volontiers pour soldat afin de libérer la Provence puis remonter vers l'Alsace.
L'histoire d'un jeune homme, mais également de sa famille, restait au pays.
Avec une mère très aimante cherchant des nouvelles coute que coute et croyant au retour du fils prodigue, un père plus dur, des frères et des neveux nombreux.
L'histoire aussi de 4 compagnons partant d'Algérie et faisant la guerre. Les premiers succès, les premiers morts, les premières fêtes, les héros libérant les villages (très joli passage sur la rencontre de Jacob et Louise), et malheureusement le malheur d'un décès...
Et en guise de conclusion, un lien vers la guerre d'indépendance, l'exil vers la France...et une dernière page que l'on referme en ayant le visage de Jacob en tête.
J'ai été très surpris par le style d'écriture de Valérie Zenatti. Les phrases sont longues, très longues, parfois trop longues. Mais aussi bizarre que cela puisse paraitre, le rythme est fluide, tout est compréhensible et brillant! On n'est à peine essoufflé alors que les phrases sont denses. Valérie Zenatti écrit comme on parle, mais avec tendresse et douceur. Rien n'est étouffant malgré le sujet abordé. Et pourtant je ne suis pas fan du tout des longues phrases.
Je regrette la brièveté du livre du coup (un peu plus de 150 pages).
Je vous le recommande très fortement et remercie Gaëlle une nouvelle fois pour son conseil lumineux.
la fleur au bout du fusil
En juin 1944, Jacob, un jeune juif de Constantine est enrôlé pour libérer la France. Il meurt en Janvier au front à 19 ans. Ce roman raconte "sa" guerre mais aussi sa famille, sa mère qui fait le tour des casernes pour avoir de ses nouvelles. Parallèlement en Algérie les attentats se multiplient, le Cheikh Raymond, chanteur, est assassiné et la famille va devoir s'exiler en France.
L'écriture est lumineuse, on ressent une empathie pour les personnages et pour ce personnage plein de vitalité qu'était Jacob.
Une brillante transposition de l'histoire familiale de l'auteur.