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C'est une veine, peut-être la plus dure, dans notre corps
langue.
La langue s'y ramasse en énergie, et circule. Elle irrigue les
parties vives, celles qui sont au contact du monde.
S'il n'y avait pas cette question sur le monde au dehors, il ne
vaudrait pas la peine d'interroger ce dehors, et d'explorer qui on
est, pour le représenter, le penser.
Ce sont de très vieilles permanences. Je suis moy-mesme la
matiere de mon livre, disait Montaigne : mais, comme chez
lui, ce qui se dit ici n'est jamais directement soi, mais peindre.
Et dire le plus simple, les voix, les visages, parce que là sont
les forces les plus crues.
Cette veine court dans nos bibliothèques jusqu'à
aujourd'hui : elle a passé de Faulkner à Bergounioux, chez quiIncipit prend son exergue.
Elle n'est pas rurale par
essence, elle ne n'ignore pas ni ne contourne les villes :
nous les pratiquons, les vivons. Mais on n'a pas le choix d'où
l'affrontement est à cru, et c'est parce que c'est un affrontement
nu, que la langue se retourne contre elle-même, exhibe ses
réserves : la syntaxe seule parle.
Comme en publiant sur publie.net Michel Falempin, Faux airs (Lien -> #9782814501133), il y a
l'immense plaisir d'avoir affaire à cette langue honorée comme
aussi comme matière, nappe, couleur.
La beauté parfois peut seule
dire l'intensité du noir. Il y a les morts, évidemment, derrière
l'épaule de celui qui parle. Ici, c'est eux qui sont étendus sur la
table àécrire, les morts - dans publie.net, voir aussi le
texte de Jacques Josse, Dormants (Lien -> #9782814501041). Il y a besoin de tous ces croisements pour
présenter ensemble visage de langue devant la mémoire.
Les images de folie qui courent sous ce texte (voir ci-dessous)
ne sont pas si loin de certains chapitres des Vies
minuscules.
Le chemin qui va de l'expérience personnelle et à l'engagement
d'écrire, à ces objets d'étendue, d'architecture, est un chemin parétapes.
Daniel Bourrion les a passées une à une : il a publié
dans différentes Diérèse (Lien -> http://terres.wordpress.com/adresses/) qui avait accueilli des extraits
d'Incipit.
L'atelier de Daniel Bourrion est à ciel ouvert : Terres... (Lien -> http://www.face-ecran.fr/terres/). A découvrir Incipit dans son
ampleur, c'est bien le paradoxe om nous oeuvrons tous : la
littérature est aussi bien dans l'expérience blog que dans
l'expérience lente du texte long.
Mais elle doit rester indivisible
là où nous lui manifestons sa présence, dans cet espace ici de
transmission.
En ce soir (Lien -> #9782814502628).