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De la Renaissance au siècle des Lumières, la danse est à la fois un jeu et un enjeu. Jeu mondain, jubilatoire et séducteur, où il convient de paraître pour intégrer une société dans laquelle le ridicule naît du faux pas. Jeu dramatique, à mi-chemin entre le théâtre et l'opéra, où le corps a son propre langage pour raconter une histoire ou camper un personnage. Mais la danse est aussi un enjeu politique dès l'instant où le ballet de cour est au service d'une idéologie qu'il diffuse par l'allégorie, le mythe et l'implicite.
Enjeu moral, voire religieux, elle devient le fer de lance des dissensions qui opposent les catholiques aux protestants, les jansénistes aux jésuites. Enjeu esthétique enfin, elle suscite maints traités qui en codifient le vocabulaire, réglementent la composition des ballets, définissent la norme et l'erreur et impriment la contrainte au nom de la pérennité. Loin d'être un simple divertissement, la danse est un phénomène de société qui, en dévoilant les rapports de l'homme avec son corps, est le miroir où se décryptent les valeurs d'une époque.