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« Né en Egypte, je suis égyptien, comme le furent mes ancêtres, enterrés dans le cimetière du Caire, à Bassatine, depuis des temps immémoriaux. Héritier de générations de rabbins, portant le nom du plus célèbre, je suis juif "au naturel", pas dans l'excès de ceux qui, s'étant trop éloigné de Dieu, se collent à lui pour être certains de ne pas le perdre une nouvelle fois. Ayant vécu enfant à Rome, je suis italien, comme il était inscrit sur nos passeports.
Grandi à Gennevilliers, je suis communiste, comme l'était cette ville, héritière des années de guerre. Ayant eu vingt ans en 68, j'ai à la fois vécu passionnément la révolution culturelle française et traversé les événements comme Fabrice à Waterloo. Formé à l'institut de psychanalyse de la rue Saint-Jacques, j'ai essayé d'épouser au moins l'identité de psychanalyste, mais je n'y suis pas parvenu.
Je suis comme la goutte qui file entre les doigts pour s'en aller rejoindre la source... »T. N.
Guérir d'exil
J'éprouve depuis longtemps une grande curiosité pour le travail de Tobie Nathan en matière d'ethnopsychiatrie. Chercher à métisser la psychanalyse, l'une des disciplines les plus occidentales, pour soigner ceux qui installés ici sont venus d'ailleurs m'apparaît comme une belle tentative d'améliorer ce monde.
Ici point question de théorie mais plutôt de genèses : celle des questionnements d'un Egyptien débarqué en France très jeune, mais aussi celle d'une discipline nouvelle.
Avec subtilité et tendresse, Nathan nous dévoile sa famille, son enfance, ses amis, sa passion pour les femmes ou sa relation avec son mentor, Georges Devereux, tout en instillant quelques récits de guérison en terre africaine. A mettre entre toutes les mains des curieux.