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"Né en Egypte, je suis égyptien, comme le furent mes ancêtres, enterrés dans le cimetière du Caire, à Bassatine, depuis des temps immémoriaux. Ayant vécu enfant à Rome, je suis italien, comme il était inscrit sur nos passeports. Ayant grandi à Genevilliers, je suis communiste, comme l'était cette ville, héritière des années de guerre. Ayant eu vingt ans en 68, j'ai à la fois vécu passionnément la révolution culturelle française et traversé les événements comme Fabrice à Waterloo.
Formé à l'Institut Saint-Jacques, j'ai essayé d'épouser au moins l'identité de psychanalyste, mais n'y suis pas parvenu. Je suis comme la goutte qui file entre les doigts pour s'en aller rejoindre la source". Ethno-roman offre une vision excentrée et captivante du monde, soutenue par l'incessant désir de vivre, d'agir et d'apprendre. Eglal Errera, Le Monde des livres Prix Femina de l'essai 2012.
Guérir d'exil
J'éprouve depuis longtemps une grande curiosité pour le travail de Tobie Nathan en matière d'ethnopsychiatrie. Chercher à métisser la psychanalyse, l'une des disciplines les plus occidentales, pour soigner ceux qui installés ici sont venus d'ailleurs m'apparaît comme une belle tentative d'améliorer ce monde.
Ici point question de théorie mais plutôt de genèses : celle des questionnements d'un Egyptien débarqué en France très jeune, mais aussi celle d'une discipline nouvelle.
Avec subtilité et tendresse, Nathan nous dévoile sa famille, son enfance, ses amis, sa passion pour les femmes ou sa relation avec son mentor, Georges Devereux, tout en instillant quelques récits de guérison en terre africaine. A mettre entre toutes les mains des curieux.