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Le développement est avant tout un problème de civilisation. C'est pourquoi le développement de l'Afrique nous impose une réflexion profonde sur la civilisation africaine, dans ce qu 'elle a de fondamental. Qui sommes-nous ? D'où venons-nous ? Si l'on n'a de cesse de nous mystifier sur les réponses à ces questions, c 'est qu 'elles peuvent être essentielles. " Connais-toi toi-même ", disait déjà le sage de l'Antiquité.
cheikh anta diop l'avait parfaitement compris en son temps et a abattu dans ce cadre un travail immense. Il faut cependant continuer à creuser, à diffuser, et nous ne le faisons pas. Eblouis par les lustres du mode de développement en vigueur, nous n'arrivons pas à détourner un instant le regard, la pensée, pour envisager notre développement en fonction de ce que nous devons être, en fonction de notre civilisation.
Le plus tragique, c'est que nous trouvons toujours une justification apparemment convaincante à notre démission : nous sommes pauvres, nous n'avons pas de moyens... " Quand la main est faible, l'esprit court de grands risques ". Ainsi, il ne nous reste plus qu'à attendre le jour où, grâce à l'aide et à la compréhension internationales, nous aurons assez de moyens pour nous mettre à l'ouvrage. Quand la réflexion est ainsi faussée à la base, la rigueur du raisonnement ne peut guère en sauver le résultat.
L'afropessimisme trouve ses racines les plus profondes dans ce type de démarche. Il faut donc tout reprendre à zéro.